« Je suis très content de poursuivre mon travail à l’Anemf et de continuer à défendre les droits des étudiants et des dossiers qui me sont chers ! », s’enthousiasme Lucas Poittevin, étudiant en 4e année d’externat à Besançon.
À bientôt 22 ans, ce jeune Bisontin vient d’être nommé président de l’Association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf) après avoir passé un an en tant que vice-président chargé des perspectives professionnelles et des affaires sociales au sein du syndicat.
« Je m’étais fixé un cap et je me suis rapidement rendu compte au cours de mon dernier mandat de ma volonté de continuer. J’ai donc travaillé les derniers mois pour proposer un projet qui a finalement été validé et adopté en conseil d’administration », confie-t-il.
Vigilance sur les réformes des études de médecine
Parmi les priorités de l’externe ? Le suivi des différentes réformes des études de médecine, de l’accès aux études de santé à la réforme de l’internat de médecine générale. « Nous allons notamment devoir nous assurer que les éventuelles nouvelles modalités d’accès aux études de santé soient conformes aux attentes des futurs professionnels », appuie-t-il. Pour rappel, fin avril, la Fédération des associations générales étudiantes (Fage) et les fédérations d’étudiants en santé, dont l’Anemf, avait réclamé du changement avec une licence unique pour éviter la rupture d’égalité entre les étudiants et le stress induit par l’existence de deux voies d’accès.
En ce qui concerne la réforme du second cycle, il sera, cette année, l’heure de dresser un premier bilan. « Les épreuves nationales nouvelles versions [EDN, Ecos et note de parcours, NDLR] se sont organisées pour la première fois cette année, rappelle l’étudiant. Le week-end dernier, les représentants locaux ont voté et se sont positionnés très majoritairement en faveur d’Ecos validant et non plus validant et classant comme c’est le cas aujourd’hui. En tant que défenseur des intérêts des étudiants, il nous appartiendra de défendre cette position auprès de nos interlocuteurs », assure-t-il. Même chose pour la réforme de l’internat. « Nous sommes toujours en attente des textes censés encadrer la 4e année d’internat de médecine générale, glisse l’externe. Ceux-ci sont nécessaires pour informer les étudiants [décret relatif au statut de Dr junior ambulatoire et arrêté pour l’agrément des stages] sur leur futur. Nous allons donc mettre la pression au gouvernement pour que ces textes sortent le plus rapidement possible », insiste-t-il.
De la continuité dans les dossiers
Le gros travail sur la qualité de la vie des carabins et leur santé mentale – déjà engagé les années précédentes par le syndicat – sera aussi un objectif du nouveau président. « Nous avons déjà de nombreuses publications [enquêtes précarité, santé mentale, etc.] qui ont prouvé à quel point la qualité de vie des étudiants en médecine n’était pas satisfaisante, souligne-t-il. Cette année, une nouvelle étude santé mentale des étudiants en première année sera publiée. À partir de ça, les pouvoirs publics devront tirer des constats et proposer des mesures », annonce le nouvel élu qui réclame une augmentation de la rémunération des carabins et plus concrètement l’ouverture aux externes de la prime pouvoir d’achat.
Tolérance zéro sur les violences sexistes et sexuelles
En outre, la lutte contre les violences sexistes et sexuelles (VSS) demeurera un dossier très suivi par le nouveau bureau qui prône « la tolérance zéro » à ce sujet. « On aimerait continuer les groupes de travail engagés précédemment avec le ministère de la Santé, indique Lucas Poittevin. Il est indispensable de protéger les victimes de ce fléau, que ce soit les étudiants, les patients et tous les professionnels de santé », ajoute-t-il.
Plus globalement, « il faudra se saisir de l’ensemble du contexte politique afin de porter l’ensemble de nos positions pour un meilleur système d’accès aux soins garanti pour tous, pour le maintien de l’AME et faire en sorte que les positions qui seront votées soient conformes aux attentes des futurs professionnels de santé ».
Toutefois, en attendant la reprise de l’actualité parlementaire d’ici la rentrée, l’étudiant avoue « naviguer à vue ». « Comme tout le monde, on est pour l’instant un peu dans le flou et en attente de savoir comment nous pourrons peser. Au vu des groupes politiques présents à l’Assemblée, certains sujets comme la régulation à l’installation devrait revenir sur la table, craint-il. Nous y resterons évidemment fermement opposés ! »
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