Logiciels de gestion de cabinet : entre fonctionnalité et sûreté

Vous concentrer sur votre activité médicale en réduisant la charge administrative, c’est la promesse du logiciel de gestion de cabinet. Celui-ci doit a minima vous permettre la prise de rendez-vous et l’organisation de votre agenda, la gestion des dossiers patients électroniques (informations administratives, observations médicales en saisie libre ou par formulaires type et personnalisables), la prescription informatisée des actes et des médicaments, des fonctionnalités d’aide à la décision médicale, des tableaux de bord de suivi des patients, des fonctions de traitement de textes et d’échanges avec les autres professionnels de santé (biologie, imagerie…).

Les éditeurs ont vu leurs solutions référencées Ségur à partir de fin 2021, à l’instar de Prokov Éditions avec Médistory 4, suivi de Cegedim Santé avec Crossway 24 et le 13 juin par Compugroup Medical avec Hellodoc ou encore Doctolib. On dénombre pas moins de 41 logiciels référencés Ségur pour la médecine de ville à fin mai 2024, toutes spécialités.

Certains proposent même des suites de solutions intégrées et centralisées. Ces outils poussés permettent la facturation et la télétransmission, de réduire les rendez-vous non honorés rappels de rendez-vous, liste noire, d’échanger avec vos confrères via une messagerie instantanée et à un adressage des patients simplifié. Et de profiter de fonctionnalités d’aide à la décision médicale (codification des pathologies et mise à disposition de Vidal Expert).

Les valeurs sûres

Ceci étant dit, comment s’assurer de choisir un outil sans faille ? D’autant que les médecins de ville, en application de l’article L1111-15 du Code de la santé publique, ont désormais l’obligation d’alimentation du DMP et d'envoi de données médicales par messagerie sécurisée de santé professionnelle entre professionnels de santé ? C’est là que l’Agence numérique de Santé (ANS) intervient avec le Ségur du numérique. Objectif : la généralisation d’un partage fluide et sécurisé des données de santé entre professionnels et usagers pour mieux « prévenir, mieux soigner et mieux accompagner ». Ce référencement Ségur permet à l’ANS de vérifier que le logiciel respecte l’ensemble des exigences fonctionnelles, techniques et ergonomiques construites avec les représentants des médecins libéraux et de leurs éditeurs au sein de la « Task force Ségur Médecine de ville ».

Conséquence aussi, depuis 2023, l’utilisation d’un logiciel référencé Segur est un prérequis au versement de l’intégralité́ du forfait Structure, qui va évoluer avec la nouvelle convention*, avec différents indicateurs à atteindre que sont : l'alimentation du DMP ; l'utilisation de la MSSanté pour les échanges avec les patients ; l'usage de l’ordonnance numérique ; l'utilisation de l’application carte vitale.

Une aide de l’État

Autre avantage, l’installation d’un tel logiciel est financée par l’État. Le dispositif est mis en place directement auprès des éditeurs qui s’engagent dans la procédure de référencement des logiciels métiers. L’objectif est de les rendre interopérables, équipés d’un module de e-prescription et compatibles avec Mon espace santé (facilitation de l’alimentation, de la consultation des DMP et de l’utilisation de la messagerie sécurisée MSSanté). De plus, vous pouvez bénéficier gratuitement d’une mise à jour de votre logiciel métier.

Enfin, l’arrivée d’une vague 2 du Ségur est imminente. L’objectif est de faciliter la consultation des documents et informations disponibles sur Mon espace santé ainsi que ceux reçus par MSSanté. Outre la fluidification des fonctionnalités socle de la vague 1 et le renforcement de la sécurité des systèmes d’information (SSI), doit s’ajouter des fonctionnalités clés des carnets de santé et note de vaccination notamment. Déploiement prévu courant 2025…

* En 2023, le forfait du Volet de synthèse médicale (VSM) vient compléter ce dispositif en encourageant l’élaboration et l’intégration au sein du DMP de Mon espace santé pour les patients en affection longue durée (ALD). Avec la nouvelle convention, le forfait structure est remplacé par la Dotation numérique (Donum) et le VSM est maintenu sous l’appellation forfait élaboration initiale du VSM, pour les médecins ne l’ayant pas perçu ultérieurement.