Les stages de médecine générale en cabinet de ville sont souvent présentés comme une excellente opportunité de faire découvrir l'exercice de la spécialité... et d'inciter les futurs médecins à s'installer. Dans l'optique de renforcer l'offre de stages ambulatoires pendant le troisième cycle des spécialités ayant un exercice majoritaire en ville, les ministères de la Santé et de l'Enseignement supérieur vont lancer un groupe de travail associant les syndicats de médecins libéraux et d'internes.
Une première réunion doit se tenir ce mardi avec l'objectif d'accroître le nombre de terrains de stage dans le cursus des étudiants en médecine, notamment dans des territoires excentrés.
Enjeu essentiel pour la mise en place effective de la réforme du 3e cycle, le nombre de maîtres de stage des universités (MSU) a dépassé cette année la barre fatidique des 10 000. Selon le dernier décompte réalisé par le Syndicat national des enseignants de médecine générale (Snemg), très exactement 10 736 MSU ont été recensés dans les départements de médecine générale au 1er janvier 2019. Ils sont 9 096 à pouvoir accueillir des étudiants du 3e cycle et 4 076 à être habilités à recevoir des internes en stage en autonomie supervisée (SASPAS).
Si ces effectifs ont considérablement augmenté ces dernières années, ils demeurent encore insuffisants pour permettre à tous les internes d'avoir deux stages en cabinet pendant l'internat. L'an dernier, le Collège national des généralistes enseignants (CNGE) fixait à 12 000, l'objectif minimal de MSU à atteindre pour permettre, entre autres, l’allongement d’une année de l’internat de médecine générale.
Etre payé plus et plus rapidement
A la veille de cette réunion, MG France a affiché ses ambitions : obtenir une revalorisation immédiate des honoraires de maîtrise de stage. « Les maîtres de stage qui accueillent un interne en stage touchent actuellement 3 500 euros par trimestre qu'ils doivent se partager, explique le Dr Jacques Battistoni, président de MG France. Il faudrait arriver à 5 000 euros. » Le syndicat souhaite par ailleurs que les maîtres de stage puissent avoir la garantie d'être payés rapidement et sans délai pour ne pas connaître la situation de nombre d'entre eux.
Enfin, la formation à la maîtrise de stage dès l'internat pourrait permettre de faciliter la prise de responsabilité des jeunes médecins quelques années après leur installation (deux ans d'expérience sont nécessaires avant de pouvoir accueillir un stagiaire).
De manière surprenante, le groupe de travail se déroulera en l'absence de représentants du Syndicat national des enseignants de médecine générale (SNEMG). Joint par Le Généraliste, son président s'en émeut : « Nous ne sommes pas associés à cette réflexion alors que nous représentons les maîtres de stage et disposons de l’expertise sur beaucoup de sujets », déplore le Dr Anas Taha.
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