Courrier des lecteurs

La suppression du grec et du latin nuira à l’art médical

Publié le 11/08/2015
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Pour la médecine, l’arrêt de l’enseignement des langues mortes et des civilisations antiques au collège va priver nos étudiants d’un savoir lexical, historique et philosophique qui fonde la pratique de l’art médical.

La réforme du collège acte la disparition de l’enseignement disciplinaire du latin et du grec. Le « saupoudrage » d’une sensibilisation à ces langues mortes et aux civilisations antiques (selon l’expression de Najat Vallaud-Belkacem, la ministre de l’Éducation nationale) se fera pendant quelques heures dans les établissements qui le souhaiteront… Cette réforme a été faite au nom de l’égalité des chances car la ministre estime que l’enseignement du latin est élitiste et prend des heures que d’autres n’auront pas. Le résultat de cette réforme va à l’encontre de ce qui est désiré, à savoir qu’en supprimant cet enseignement disciplinaire, elle prive tous les élèves, y compris les moins favorisés à l’accès à ces langues qui fondent ce que nous sommes aujourd’hui ainsi qu’à l’excellence.

Ne doutons pas que ceux qui en ont les moyens trouveront une solution pour permettre à leur progéniture d’avoir accès à ces enseignements, créant de ce fait une inégalité encore plus grande. La réforme des collèges se fait à budget constant montrant ainsi que, contrairement à ce qui avait été annoncé, l’ambition pour la jeunesse de notre gouvernement se fait dans un souci d'économie…

Et pendant ce temps, Asclépios et Hippocrate vont disparaître.

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Dr Pierre Voisin, Guidel (Morbihan)

Source : Le Généraliste: 2727