« Le droit de nous sentir en sécurité » : à Marseille, des étudiants pétitionnent après des agressions près de la fac de médecine

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Publié le 06/11/2024

En dix jours, une pétition lancée à l’initiative d’une étudiante a recueilli près de 3 000 signatures. Elle fait suite à plusieurs agressions aux abords de la faculté de médecine de La Timone, à Marseille.

Crédit photo : GARO/PHANIE

Une pétition pour alerter les autorités et protéger la communauté universitaire, à Marseille. Son élément déclencheur ? Trois agressions, en une seule journée, lundi 28 octobre. « Ce soir-là, on reçoit sur différents groupes de promos qu’une personne a été agressée, puis une autre, puis une autre, dans des rues différentes ! Cela faisait déjà trois ou quatre semaines qu’il y avait une ou deux agressions par semaine d’étudiants en médecine, raconte Ferréol Bonnetain, président de l’Association des étudiants en médecine de Marseille (AEM2). Cette situation d’insécurité est récurrente d’année en année mais désormais grandissante. À cette période, lorsque les jours raccourcissent, des étudiants étaient agressés le soir en rentrant chez eux mais cette fois, ces agressions ont lieu aussi la journée, l’après-midi. »

« Les étudiants de première année sortent à 20 heures avec leur ordi sur eux et sont une cible facile »

Ferréol Bonnetain, président de l’Association des étudiants en médecine de Marseille (AEM2)

Ce même lundi 28 octobre, une pétition est publiée en ligne à l’initiative d’une étudiante, elle-même victime d’une tentative d’agression aux abords de la faculté de médecine de la Timone. La pétitionnaire affirme que « quatre autres de (s)es camarades ont été agressés ». Fortement relayé, ce court texte recueillait ce mercredi près de 3 000 signatures en une dizaine de jours. « Nous avons le droit légitime de nous sentir en sécurité en allant ou en revenant sur nos lieux d’études. C’est un droit fondamental qui ne devrait être mis en danger sous aucun prétexte », souligne la pétition.

Selon l’association des étudiants en médecine, ces agressions ont lieu dans les rues avoisinantes de la faculté de médecine, qui est, elle, très protégée et où seuls les carabins peuvent rentrer. Vers Baille, la rue Saint-Pierre et la rue Sainte Cécile, où se trouvent les prépas de médecine. « Les étudiants de première année sortent à 20 heures avec leur ordi sur eux et sont une cible facile », souligne Ferréol Bonnetain, lui-même en troisième année de médecine et qui fait état de vols de téléphone et d’écouteurs, sous la menace de couteaux.

Patrouilles de police

« Depuis plus de dix jours, dès que la police nationale a été alertée de faits aux abords de la faculté de médecine, un renforcement des patrouilles a été mis en place, parallèlement au travail d’enquête conduit par les services pour retrouver et interpeller les individus mis en cause dans le cadre des plaintes déposées », assure, par écrit, la préfecture de police, sollicitée par Le Quotidien. « Aujourd’hui, seulement trois faits ont été formellement remontés à la police nationale depuis le début de l’année scolaire, précise la préfecture. Les enquêtes sont ouvertes, sous l’autorité du parquet, pour retrouver les auteurs des faits ayant fait l’objet de dépôts de plainte. »

La situation est prise très au sérieux. Lundi 4 novembre, le directeur de cabinet adjoint du préfet de police a reçu une délégation étudiante. Parmi les premières mesures détaillées lors de ces échanges jugés constructifs, figurent la création en lien avec l’AMU (Aix-Marseille Université, NDLR) et l’AP-HM (Hôpitaux universitaires de Marseille, NDLR) d’une « procédure de remontée des faits en lien avec les forces de l’ordre » ainsi que la facilitation et l’incitation au dépôt de plainte. La préfecture évoque également la sensibilisation et la mobilisation des agents de sécurité privée de la faculté ainsi que de la police municipale. Enfin, les services travaillent avec les collectivités compétentes sur « les questions d’éclairage public aux abords » (de la faculté) et la mise en place de moyens de vidéoprotection.

Cet arsenal fait partie des demandes des étudiants, qui sont remontées lors d’un sondage, lancé le week-end dernier auprès des différentes corporations (médecine, pharmacie, sage-femme, orthophoniste, kinés, etc.), recueillant plus de 1 500 réponses. « L’AMU sait pouvoir compter sur la mobilisation des autorités de police pour maintenir un environnement sûr aux abords de nos campus », a réagi de son côté l’Université.


Source : lequotidiendumedecin.fr