De nombreuses réalisations dues à l'empereur

Le Paris de Napoléon

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Publié le 30/04/2021
Napoléon I er voulait faire de Paris la capitale de l’Europe. Alors que l’on commémore les 200 ans de sa mort (5 mai 1821), retour sur quelques réalisations et projets emblématiques.
Projet de fontaine pour la Bastille (Alavoine)

Projet de fontaine pour la Bastille (Alavoine)
Crédit photo : CARNAVAlET

Après la victoire d’Austerlitz en 1805, Napoléon déclare à ses soldats : « Vous ne rentrerez dans vos foyers que sous des arcs de triomphe. ». Promesse tenue. L’arc du Carrousel édifié devant le palais des Tuileries, qu’il vient de faire réaménager par Percier et Fontaine, est une copie de l’arc de Constantin de Rome. Il installe à son sommet les Chevaux de Saint-Marc rapportés de la campagne d’Italie – aujourd’hui une copie, car les originaux ont été rendus à Venise après Waterloo. L’arc de triomphe de l’Étoile, érigé selon les plans de Jean-François Chalgrin, ne sera achevé qu’en 1836, et les avenues rayonnantes des différentes victoires, Wagram, Kléber, Grande-Armée, ne seront percées qu’à la fin du siècle par le baron Haussmann.

Entre ces deux arcs, la place de la Concorde, avec au nord une autre réalisation napoléonienne, l'église de la Madeleine, au sud le Palais Bourbon, qu'il fit modifier. Tout près, la colonne Vendôme, avec ses scènes de bataille et trophées sur le modèle de colonne Trajane de Rome, remplace la statue équestre de Louis XIV et est réalisée avec le bronze des canons pris aux Autrichiens et aux Russes à Austerlitz. La statue de Napoléon qui orne aujourd’hui son sommet a été mise en place par Napoléon III sur le modèle initial de celle de Chaudet, déboulonnée lors de la Commune.

Autre symbole, la fontaine du Châtelet, surmontée d'une Victoire brandissant ses lauriers du sculpteur Louis-Simon Boizot. Sur le fût, la liste des victoires d'Égypte, d'Italie, d'Ulm et de Pologne. Elle devait aussi alimenter les Parisiens en eau potable.

À la suite de ces nombreuses victoires, le commerce au sein de l’Europe se développe de manière importante. Napoléon commande en 1808 à l’architecte Alexandre-Théodore Brongniart le palais de la Bourse. Autres aménagements de la capitale, le musée du Louvre est réorganisé sous la direction de Vivant Denon et ses abords sont embellis, avec le percement des rues de Rivoli et de Castiglione et de la place des Pyramides, les nouveaux ponts métalliques des Arts et d’Austerlitz, l’ouverture à la navigation du canal de l’Ourcq, la création de marchés comme celui de la Halle aux vins, de lycées, la numérotation des maisons dans les rues toujours en vigueur…

D’autres projets n’ont pas pu voir le jour : la fontaine Éléphant de la place de la Bastille, dont seule une maquette en plâtre est restée en place jusqu’en 1846, et le palais du roi de Rome, son fils, sur la colline de Chaillot – mais l’espace dégagé a permis un siècle plus tard la création de la place du Trocadéro et du palais de Chaillot. Marque posthume de l’empereur dans la capitale, son tombeau aux Invalides, dessiné par Louis Visconti en 1861 après le retour des cendres en 1840.

Pour avoir un aperçu des intérieurs des demeures de l'empereur, les châteaux de Fontainebleau, Rambouillet, Saint-Cloud. Le Grand Trianon de Versailles, entièrement réaménagé pour l’impératrice Marie-Louise après les pillages de la Révolution offre une vision d’ensemble, avec le fameux mobilier Empire de Jacob Desmalter.

Caroline Chaine

Source : Le Quotidien du médecin