4 à 4,5 %. C’est, paraît-il, le taux de croissance naturelle des dépenses de santé. Mais, année après année, les pouvoirs publics les limitent à 3 %. Et, pour maîtriser ces dépenses, trois leviers ont été actionnés : les soins hospitaliers, la rémunération des médecins et la baisse du prix des médicaments. Mais les moteurs d’économies semblent aujourd’hui épuisés, aux dires des experts du cabinet Jalma. S’agissant de l’hôpital, le virage ambulatoire n’aura d’effets en terme économique, selon eux, que s’il s’accompagne d’une diminution des effectifs. Et des gains significatifs ne pourront être observés à court terme. Pour les médecins, une étude de l’OCDE de 2004 relevait que les praticiens français étaient assez peu payés par rapport à leurs homologues européens. Ce qui fait dire à Jalma, cabinet de conseil en santé, qu’il sera difficile de poursuite cette limitation des rémunérations. Quant aux médicaments, ils observent que les prix français seraient déjà 30 % moins chers qu’en Allemagne. Et beaucoup de génériques sont disponibles sur le marché.
Dans ce contexte, comment maintenir la qualité des soins tout en contraignant les dépenses ? Jalma propose plusieurs pistes de réflexions dans son édition 2 014 de "l’observatoire du financement de la santé". D’une part, il s’agirait de chercher ce qu’en termes d’économistes on nomme des poches de productivité. Et ceux-ci de tabler sur une extension du paiement à la performance. Dans leur esprit cela reviendrait à payer les professionnels de santé selon le parcours de soins ou à moduler la prise en charge du patient en fonction de son observance. L’autre piste soulevée par ces experts passerait par des par des déremboursements… Corollaire, selon eux d’une plus grande liberté des soignés dans leurs dépenses de santé. Libre à eux en somme, de contracter des couvertures supplémentaires ou d’investir individuellement dans leur santé. Le régime obligatoire étant alors plus centré sur les pathologies lourdes et chroniques. Dans le système dessiné par Jalma, le comportement individuel serait pris en compte et les remboursements diminueraient ainsi à mesure que le patient s’écarterait des parcours. Et les auteurs d’appeler à ne pas confondre dépenses de santé et dépenses de l’Assurance maladie.
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