Après des mois de blocage où le sujet n’avançait pas, l’Assurance maladie vient de donner son feu vert au développement des équipes de soins coordonnées avec le patient (Escap).
Cette forme de coordination est notamment poussée par l’Union nationale des professionnels de santé (UNPS) depuis plusieurs mois.
L’idée est celle d’un modèle de coordination souple autour d’une application mobile sur laquelle peuvent échanger les professionnels de santé qui interviennent autour d’un patient. Ces équipes éphémères seraient composées d’au moins trois soignants, dont le médecin traitant.
L’UNPS souhaitait que cette forme de coordination devienne conventionnelle et demandait notamment une rémunération pour les professionnels qui s’engagent dans cette coordination.
Mais après une dernière réunion en mars, c’était le silence radio du côté de l’Assurance maladie.
Ciblée sur certains patients
La semaine dernière, dans le cadre d’un comité de suivi de l’Accord-cadre interprofessionnel (ACI), Thomas Fatôme a finalement donné son accord pour que les Escap soient mises en place dans la France entière dans le cadre d’une expérimentation nationale pour une durée d’un an.
« Les deux institutions poursuivront dès début 2023 les travaux sur l'inclusion des patients dans le dispositif. L'expérimentation ciblera sur une année les patients de plus de 75 ans, les patients diabétiques, ainsi que ceux ayant subi un AVC et ayant été hospitalisés », précise l’UNPS dans un communiqué.
Un groupe de travail va être mis en place pour préciser le cadrage, les aspects opérationnels, les modalités d’évaluation et le système d’information. « L'UNPS veillera, à cette occasion, à ce que le caractère opérationnel et simple du dispositif soit respecté », écrit-elle.
L’organisation des Libéraux de santé salue également dans un communiqué cette annonce.
« Le dispositif des Escap va ancrer la coordination clinique de proximité dans les pratiques en complémentarité et en soutien des autres dispositifs. »
Elle se félicite de cette première étape mais appelle d’ores et déjà à la généralisation du dispositif dans un cadre financier soutenable, « afin d’améliorer significativement l’accès aux soins dans tous les territoires ».
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