Pour le jeune médecin, la formation continue est naturelle, évidente et fait partie intégrante de son avenir professionnel. Elle est obligatoire pour tous les médecins libéraux, installés ou remplaçants, thésés ou non.
La formation continue est une obligation déontologique inscrite dans le code de santé publique. L'article 11 de ce texte évoque l’obligation de compétences et de formation au long cours pour les professionnels de santé. Officiellement obligatoire depuis 1996 – même si dans les faits, elle n'a jamais été passible de réelle sanction – la FMC a été remplacée en 2009 par le développement professionnel continu (DPC) dont la démarche comprend l’évaluation des pratiques quotidiennes, l’estimation des compétences propres et la formation qui corrige les lacunes.
Se former, se conformer
Le DPC est une obligation triennale depuis 2017 – 2019 est donc la dernière année pour satisfaire cette disposition. Les médecins peuvent prétendre à 21 heures d’actions d’approfondissement de connaissances, d’évaluation et d’amélioration des pratiques et de gestion de risques prises en charge par l’Agence nationale du DPC (ANDPC). (revoir la vidéo de la directrice de l'ANDPC, Michèle Lenoir-Salfati, qui explique comment remplir son obligation de DPC)
Il existe plusieurs manières de valider son DPC comme de participer à un programme de DPC proposé par des organismes de DPC (ODPC), obtenir un Diplôme Universitaire (DU) ou Diplôme Inter-Universitaire (DIU) évalué favorablement par la commission scientifique compétente ou participer en qualité de formateur à un programme de DPC.
Il s’agit dès son installation de s’inscrire sur le site www.mondpc.fr et de créer un compte personnel, en renseignant un RIB. Les indemnisations seront ainsi versées directement sur votre compte bancaire.
Il existe pléthore d’organismes de formation. Ces derniers doivent s’enregistrer sur le site de l’agence qui contrôle la qualité scientifique du contenu. Il est rappelé que la démarche de DPC est proactive, le praticien devant choisir les actions qu'il souhaite suivre.
Le Conseil Départemental de l’Ordre des Médecins s’assure que les professionnels ont satisfait à leur obligation annuelle de DPC, sur la base des attestations transmises par les organismes de DPC ou du diplôme universitaire obtenu.
Un éventail de propositions
Au niveau pédagogique, les actions de DPC se conforment à l'une des méthodes validées par la HAS. Audit clinique, chemin clinique, staffs d'une équipe médico-soignante, groupes d'analyse des pratiques, patient traceur, suivi d'indicateur de qualité et de sécurité des soins, gestion des risques en équipe, revue de mortalité et de morbidité.
Les actions peuvent se dérouler en présentiel, lors de congrès mais aussi à distance à travers des e-learning, programmes en ligne participatifs.
S’il opte pour cette dernière solution, l’organisme de formation propose plusieurs étapes qui vont par exemple de renseigner un questionnaire à propos de cas vus au cabinet, de rappeler les recommandations puis d’échanger avec des pairs sous la supervision d’un expert. Enfin la phase trois encourage l’évaluation d’amélioration des pratiques sur le thème choisi à partir de nouvelles études de cas.
Indemnisation
La prise en charge de la formation présentielle dans le cadre du DPC s’élève à 45 euros par heure pour au moins trois heures consécutives. En cas d’action de formation non présentielle, en ligne par exemple, la participation financière au DPC ne sera que de 22,50 euros par heure. C’est l’organisme de DPC qui envoie les justificatifs à l’agence qui se charge alors d’indemniser directement le médecin.
Au-delà du DPC, les nouveaux médecins devront bientôt se soumettre tous les 6 ans à la recertification, vérification d’une réévaluation périodique des compétences propres à chaque spécialité. Cette nouvelle procédure, qui devrait se mettre en place en 2021, semble acceptée par la jeune génération de médecins. Une marche supplémentaire vers le podium de l’exemplarité professionnelle !
A.C.
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