La réduction des heures de formation prises en charge pour se former à la maîtrise de stage n’en finit pas de faire réagir les médecins.
Le 22 décembre dernier, un arrêté paraissait pour fixer les nouveaux objectifs pédagogiques de formation pour les maîtres de stage des universités (MSU). Il entérinait notamment la réduction de la prise en charge financière par l’Agence nationale du DPC de ces heures de formation. Elles étaient auparavant comptabilisées en hors quotas du forfait annuel attribué aux médecins à raison de 21 heures par période triennale. Désormais seule la formation initiale pour devenir MSU sera indemnisée en hors quotas pour au moins dix heures. Toutes les formations continues devront en revanche être déduites du forfait annuel de 21 heures des médecins pour être remboursées.
Passe d'armes entre généralistes et spécialistes ?
Une mesure considérée comme une vraie régression par les représentants universitaires et professionnels des généralistes, en particulier dans une période tendue sur l’accès aux soins. L’association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf), le syndicat des internes en médecine générale (Isnar-IMG), celui des remplaçants et jeunes généralistes (ReAGJIR), celui des enseignants en médecine générale (Snemg), MG France et le Collège national des généralistes enseignants (CNGE) avaient donc rédigé un communiqué commun pour dénoncer une décision avec des « conséquences immédiates sur l’offre de soins ».
Aujourd’hui, ce sont leurs pendants pluricatégoriels qui répondent pour dénoncer cette dénonciation. Dans un communiqué commun, le SML, la CSMF, la FMF, l’UFML-S, Avenir Spé - Le Bloc et la section professionnelle des médecins de l’ANDPC s’insurgent des projets de modification de l’arrêté du 22 décembre.
Comme l’a rappelé l’ANDPC récemment, le communiqué réexplique que ces nouvelles modalités ont été votées par la section professionnelle des médecins le 1er décembre et qu’au regard de la loi, « il lui appartient de fixer les modalités de prise en charge des actions de DPC ». « L’arrêté du 22 décembre dont il s’agit ne pourrait donc pas être modifié contre sa décision », ajoute les organisations syndicales.
Elles précisent également que l’arrêté fixe une durée minimale de 10 heures pour la formation initiale et non pas maximale. « Il ne s’agit donc pas d’une limitation du temps de formation par rapport à la situation antérieure. Au contraire. »
Les syndicats signataires en profitent pour tacler « les structures historiques principales bénéficiaires du budget lié à la formation à la MSU », celles des généralistes donc : « elles s’insurgent, on peut les comprendre, de ce qu’elles estiment comme la perte d’un privilège puisque leurs droits de tirage étaient jusque-là non limités ».
Une formation continue qui ne relève pas du DPC
Les syndicats pluricatégoriels soulignent que ce financement de la formation à la maîtrise de stage est pris sur l’enveloppe globale dédiée aux médecins, et que celle-ci est déjà limitée pour permettre à tous de se former correctement. « Ce budget est très insuffisant, d’autant qu’il devra contribuer notablement au dispositif de certification périodique. »
« Pour les signataires du présent communiqué de presse, il ne saurait donc être question de grever de façon significative les sommes dévolues au DPC pour financer sans limite la formation continue des maîtres de stage agréés. »
Ils estiment que la formation continue des MSU relève davantage d’un complément de formation universitaire que du DPC.
« Si cette formation s’avère nécessaire pour entretenir les compétences du pool des MSU agréés en France, c’est à l’État d’y affecter les allocations complémentaires dédiées, qu’elles soient gérées par l’ANDPC ou par l’université, via le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. »
Les syndicats s’opposent donc à toute modification de l’arrêté.
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