Visés par une enquête judiciaire sur leur gestion financière, les centres de santé Cosem (1 350 salariés) ont été placés en redressement judiciaire, avec période d'observation de six mois, a annoncé mercredi la direction dans un communiqué. Les centres « restent ouverts, les rendez-vous sont pris, les soins sont réalisés et les salaires sont payés durant toute cette période », a précisé la direction. La direction affirme que la « pérennité » des centres n'est « pas en cause », mais que la procédure « permettra à l'association de retrouver sa stabilité et d'apaiser le climat social ».
Une enquête sur la gestion financière du Cosem a été confiée à la Brigade de répression de la délinquance économique (BRDE), après deux signalements à la justice. Le premier émanait de la Cpam de Paris, elle-même alertée sur une « suspicion de fraude ». Le second émanait des élus du comité social et économique (CSE) du Cosem qui dénonçaient des faits pouvant être qualifiés d'abus de confiance, de prise illégale d'intérêt, d'escroquerie à la Sécurité sociale et de harcèlement moral.
Salaires exhorbitants
L'association de santé à caractère non lucratif Coordination des œuvres sociales et médicales (Cosem) est financée par les remboursements de la Sécurité sociale et des subventions. Elle est dirigée par un père, directeur général depuis 2010, et ses deux fils. Les élus du CSE dénoncent des salaires exorbitants versés au père et à ses fils, des emplois fictifs de leurs épouses et des notes de frais disproportionnées - plus de 285 000 euros pour trois personnes en 2021.
Le Cosem, créé en 1945, revendique deux millions de consultations médicales et dentaires par an assurées par 700 praticiens dans une quinzaine de centres en Île-de-France et à Rouen, Amiens, Caen, Lyon, Marseille, Orléans et Saint-Etienne, selon son site internet.
Missions, consultation et diagnostic, prescription : le projet Valletoux sur la profession infirmière inquiète (déjà) les médecins
Désert médical : une commune de l’Orne passe une annonce sur Leboncoin pour trouver un généraliste
Pratique libérale : la chirurgie en cabinet, sillon à creuser
Le déconventionnement tombe à l’eau ? Les médecins corses se tournent vers les députés pour se faire entendre