Qu’est-ce qui guide les Français dans leur choix d’hôpital ? Pour 6 Français sur 10, c’est l’avis de leur médecin traitant. Une recommandation à laquelle ils accordent plus d’importance que la distance séparant l’établissement de leur domicile. Important pour près de 5 Français sur 10, cet élément n'arrive qu'en deuxième position dans leurs critères de choix. C’est ce qui ressort du Baromètre santé 360 réalisé par Odoxa pour la MNH et Orange Healthcare dont les résultats ont été dévoilés lundi 27 juin. Selon cette étude réalisée auprès de 2 400 Français, dont un peu de plus de la moitié sont des patients et proches de patients, « ces deux critères devancent très largement tous les autres, dont le conseil des amis ou proches (3e cité avec 22 %) ou le palmarès des meilleurs hôpitaux selon la presse (4e avec 12 %) et plus encore l’avis des blogs et des forums (derniers cités avec 5 %) ».
Ces résultats témoignent, aux yeux de Didier Tabuteau, d’un « lien de confiance extrêmement fort » entre les médecins de ville et la population. Le responsable de la chaire Santé de Sciences Po reconnaît par ailleurs être « frappé par l’importance des palmarès (N.D.L.R. : réalisés par la presse) » dont il se demande s’ils ne servent pas, essentiellement, à confirmer l’avis du médecin traitant.
Loin d’être propre aux Français, cette hiérarchie des critères de choix d’un hôpital est partagée au niveau européen. En effet, le conseil du médecin traitant est déterminant pour 58 % des Européens quand la distance entre leur domicile et l’établissement ne l’est que pour 51 % d’entre eux. Cette tendance est davantage marquée en Allemagne et en Italie où le premier critère est cité par 63 % des Allemands (contre 39 % pour le second) et 60 % des Italiens (contre 47 % pour le second). En revanche, au Royaume-Uni tout comme en Espagne, le choix se prioritairement par rapport à la distance entre l’établissement et le domicile, à 63 % chez les Britanniques (contre 49 % pour l’avis médical) et 71 % chez les Espagnols (contre 53 % pour l’avis médical).
L’enquête nous apprend enfin que, pour 85 % des Français, la relation entre le médecin traitant et l’hôpital est… bonne ! Une perception qu'on imagine pas forcément partagée par les praticiens et que Didier Tabuteau a du mal à interpréter. « Est-ce parce qu’il n’y a pas de relations » qu’elles ne peuvent, a fortiori, pas être mauvaises, interroge-t-il ?« Troublé par ce chiffre », Pascal Roché, directeur général du Groupe Générale de Santé, avance une explication : c’est peut-être lié au fait que les patients ont suivi le conseil de leur médecin traitant. Et imaginent donc, qu’il existe des liens entre ce dernier et l’hôpital. Pour David Gruson, délégué général de la Fédération Hospitalière de France, la perception des Français « repose surtout sur la qualité des soins au final ». Une analyse que partage Gaël Sliman. « Pour le patient, ce qui compte, c’est le résultat final », souligne le président d’Odoxa. « Pour qu’il dise que ça va mal, il faut qu’il se soit passé quelque chose », poursuit-il, « par défaut, c’est positif » entre son médecin traitant et l’hôpital.
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