« C’est inadmissible ! », dénonce ce mercredi au Quotidien le Dr Jean-Luc Fontenoy, président du Conseil départemental de l’Ordre de Seine-Saint-Denis, qui vient de raccrocher au téléphone après un échange avec le Dr Mohamed Oulmekki. Ce médecin généraliste de 64 ans, qui exerce à Drancy, a été victime lundi d’une très violente agression de la part d’un jeune patient. Ce dernier lui a asséné un coup de tête au visage, lui occasionnant une triple fracture du nez qui nécessitera une opération. C’est le journal Le Parisien qui s’en est fait l’écho mardi, le Dr Oulmelkki expliquant n’avoir « jamais été confronté à une telle violence ».
Sur la porte du cabinet, les patients du généraliste ont découvert la photo de leur médecin le visage tuméfié, accompagné de ce message : « Agression du Dr Oulmekki par un patient le 25 novembre 2024, la consultation de l’après-midi ferme jusqu’à nouvel ordre. »
Point de non-retour ?
« Sincèrement, je pense qu’on a franchi un point de non-retour », a confié le Dr Oulmekki à France 3 Paris Ile-de-France, après son agression. C’est ce que j’explique aux patients, les pauvres, ils n'y sont pour rien, car en fait, c'est une minorité qui pourrit la vie. On est ici dans un cabinet qui reçoit sans rendez-vous, nous sommes le seul quasiment du 93, qui prend des nouveaux patients, qui prend toutes les urgences. On dépasse presque tous les jours nos horaires affichés, en fait, je ne suis jamais parti avant 19h30 (…) Qu’est-ce qu’on peut faire de plus pour avoir un minimum de respect ? »
Le praticien violenté, choqué, a fermé son cabinet et entend porter plainte. Avec l’appui du conseil de l’Ordre qui devrait se porter partie civile et lui faire bénéficier de son avocat, dès que « nous aurons toutes les pièces du dossier en main », assure le Dr Fontenoy, au nom de l’institution ordinale. « La politique de l’Ordre est ferme, il n’y a pas de possibilité de violence à l’encontre des médecins, affirme le conseiller ordinal. On ne peut pas, quand on est patient et qu’on n’obtient pas ce qu’on veut, agresser un médecin ». « Nous attendons le dossier complet que le Dr Oulmekki va nous adresser. Il sort d’une comparution immédiate au commissariat qui s’est tenue aujourd’hui », poursuit le responsable ordinal, également conseiller national et président de la commission de la permanence des soins et des urgences.
Le praticien victime, qui exerce avec son épouse, n’exclut pas de cesser complètement son activité et de partir à la retraite. Plusieurs de ses confrères joints par Le Quotidien ce mercredi ont tenu à l’assurer du soutien de la communauté médicale du département.
Dans son dernier Observatoire national de l’insécurité, l’Ordre national des médecins avait fait état d’un record du nombre d’agressions en 2023.
Il y a quelques semaines seulement, le célèbre généraliste écrivain Baptiste Beaulieu, insulté et menacé par un patient dans la salle d’attente de son cabinet toulousain, avait raconté sur Instagram son agression, une violence quotidienne symbole à ses yeux de la dégradation de l’exercice.
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