« Un vote pour la pénurie médicale » : les soutiens de la proposition de loi Garot cloués au pilori par la CSMF Hauts-de-France

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Publié le 09/04/2025
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Certains députés ont-ils joué contre leur territoire en adoptant le principe de régulation à l’installation contenue dans la proposition de loi Garot ? La réponse est oui pour la CSMF Hauts-de-France.

Crédit photo : Voisin/Garo

« Certains députés jouent contre la population. L’ont-ils vraiment compris ? », commente ironiquement le Dr Bertrand Legrand. Dans une lettre envoyée à tous ses adhérents, le secrétaire général de la CSMF Hauts-de-France révèle que sur les 155 députés qui ont voté le 2 avril en faveur de la régulation à l’installation dans les zones surdotées, mesure proposée par l’article un de la proposition de loi du député socialiste Guillaume Garot, « 114 ont fait un vote perdant pour leur territoire ».

Dans sa région, par exemple, certaines grandes villes comme Lille, Amiens, Dunkerque ou Roubaix ne pourraient plus accueillir de nouveaux médecins si le texte en cours d’examen à l’Assemblée nationale était définitivement adopté à la reprise des débats, le 6 mai.

Mais ce n’est pas tout. Selon le généraliste de Tourcoing, « près de 160 communes urbaines et rurales sont concernées comme Mons-en-Baroeul, Wattrelos, Abbeville, Armentières et tant d’autres… Leurs députés ont voté la pénurie médicale sur leurs propres territoires », ajoute le Dr Legrand.

Abrogation

Pour établir cette liste, la CSMF Hauts-de-France a recensé via un tableau tous les députés favorables à la régulation et recoupé pour chaque circonscription les territoires classés en zones d’intervention prioritaire (ZIP) très fragiles ou en zones d’action complémentaires (ZAC) fragiles. « Quand on est dans une zone en tension, insiste le Dr Legrand, voter une mesure sans analyser l’impact sur son territoire, c’est vraiment de la bêtise ! », commente le médecin.

Par cette lettre, la CSMF régionale souhaite « sensibiliser » les médecins et les appelle à « une réaction immédiate ». Alors que les étudiants en médecine et les internes sont déterminés à bloquer cette mesure, le syndicat réclame l’abrogation de la proposition de loi « pour restaurer la liberté d’installation des médecins ».


Source : lequotidiendumedecin.fr