« Des dizaines d’adhérents et de patients de la région nous alertent de plus en plus souvent sur le fait que des médecins généralistes, sur Vannes et dans tout le Morbihan pratiquent, à discrétion, parfois des consultations à 31,50 euros », explique, concernée, la représentante vannetaise de la Confédération syndicale des familles (CSF) du Morbihan, Nicole le Texier. La bénévole de cette centrale issue du regroupement des anciennes associations familiales ouvrières parle en connaissance de cause. Son propre médecin de famille participe à ce mouvement initié dans le département morbihannais à l’initiative du Collectif pour une médecine libre et indépendante (Comeli) 56.
Réajustement plutôt que dépassement
« Cela a commencé cet été », relate Nicole le Texier. « Nos médecins traitants, nous ont expliqué qu’il s’agissait d’un conflit qui les opposait à l’Assurance-maladie pour obtenir une juste revalorisation de leurs honoraires. » Le plus souvent, une affiche apposée dans les cabinets explique le pourquoi de ce « réajustement tarifaire » discrétionnaire. Pour la CSF, il ne s’agit pas de réajustement, mais bel et bien de dépassement d’honoraires que des médecins conventionnés de secteur 1 n’ont pas le droit d’appliquer. La confédération s’est ainsi tournée vers les caisses primaires d’Assurance-maladie pour leur demander de sévir. Peine perdue. Les Cpam ont répondu en substance que les sanctions n’auraient pas d’effet sur l’action de ces généralistes motivés. Et pourrait même avoir l’effet contraire, ces derniers agitant la menace du déconventionnement. Une information qui a eu pour mérite d’effrayer les patients bretons.
Ce vendredi, le Comeli 56 a envoyé un mail à la CSF du Morbihan pour désamorcer la situation. « Ils veulent nous rencontrer et prendre le temps de nous expliquer ce qu’ils font », confirme Nicole le Texier. « Mais même si je comprends leurs raisons, personne n’apprécie d’être pris ainsi en otage ». Surtout quand les médecins ont avancé que les mutuelles rembourseront les 5 euros supplémentaires tarifés. « C’est faux, de nombreux patients peuvent en témoigner », rétorque la représentante de la Confédération, qui n’apprécie pas davantage que, dans certains cas, les patients en ALD passent aussi à la caisse. « Nous avons des exemples où, certes, les patients ALD n’ont pas payé la consultation à 26,50 euros, mais ont dû débourser tout de même 5 euros ». Une définition bien singulière du tact et mesure, observe la CSF. Il apparaît urgent, en effet, que le collectif de médecins bretons et les représentants des familles se rencontrent.
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