Six mois après le décès de Naomi Musenga, raillée par une opératrice du Samu, le procureur de la République de Strasbourg, Yolande Renzi, a annoncé mercredi l'ouverture d'une information judiciaire. Et ce alors qu'Agnès Buzyn avait assuré en juin qu'il n'y aurait pas de nouvelles sanctions dans cette affaire, au lendemain de la publication d'un rapport de l'IGAS révélant un « retard global de prise en charge [de la victime] de près de 2 h 20 ».
« Je procéderai dans les prochains jours à l'ouverture d'une information judiciaire du chef de non-assistance à personne en péril contre l'opératrice du centre (qui a démissionné depuis, ndlr) des appels d'urgence et tous autres, ainsi que du chef d'homicide involontaire contre X », a annoncé Yolande Renzi dans un communiqué.
Intoxication au paracétamol
Le procureur a indiqué avoir reçu mardi plusieurs membres de la famille Musenga avec leur avocat et avoir « pu évoquer avec eux les éléments médicaux obtenus » qui expliquent « le décès de Naomi Musenga comme étant la conséquence d'une intoxication au paracétamol absorbé par automédication sur plusieurs jours ».
« La destruction évolutive des cellules de son foie a emporté une défaillance de l'ensemble de ses organes conduisant rapidement à son décès », a précisé Mme Renzi.
Une version contestée par le père de la victime
L'ouverture d'une information judiciaire était une demande très forte des parents de la jeune femme, décédée aux Hôpitaux universitaires de Strasbourg (HUS). Reçus mercredi soir par la ministre de la Santé Agnès Buzyn, à Paris, avec d'autres membres de la famille et leurs conseils, ils se sont dits « soulagés ».
« Nous pourrons avoir des réponses (...) j'attends que justice soit faite, que les sanctions soient prises, que chacun porte ses responsabilités » et « qu'on nous facilite l'accès aux informations » du dossier, a déclaré Honorine Musenga, la mère de Naomi, sur le perron du ministère.
Avec AFP
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