Après qu'en octobre, la justice civile avait condamné les laboratoires Servier pour avoir laissé sur le marché le Mediator, jeudi, la question de leur responsabilité a été réexaminée à Versailles. Suite à la décision du tribunal de grande instance (TGI) de Nanterre, l'une des victimes, un homme de 73 ans, avait en effet fait appel, et Servier avait interjeté appel dans le second dossier, celui d'une femme de 67 ans. Seul ce dernier a été plaidé jeudi à la cour d'appel de Versailles, le premier ayant été renvoyé à une date ultérieure pour un motif de forme.
Cette femme, qui a consommé du Mediator de 2006 à 2009, demande à la justice une nouvelle expertise médicale destinée à mieux cerner son préjudice et 50.000 euros de provisions à Servier. Ou, à défaut, plus de 40.000 euros d'indemnisation - elle en avait obtenu 9.750 en octobre.
Les débats ont porté sur les liens entre la valvulopathie de cette malade et le caractère "défectueux" du Mediator, dont les juges de Nanterre avaient estimé qu'en 2006 déjà, "l'état des connaissances scientifiques ne permettait pas d'ignorer les risques d'hypertension artérielle pulmonaire et de valvulopathie induits par le benfluorex". "La seule suspicion de ces risques", selon les magistrats, obligeait les laboratoires Servier "à en informer les patients et les professionnels de santé", notamment dans la notice d'utilisation.
En face, Servier a réitéré sa position: "Les connaissances (sur le défaut) du Mediator étaient très progressives. Le risque n'a été avéré qu'en 2009", a plaidé Me Nathalie Carrère. Servier conteste également le "lien direct et certain" entre valvulopathie et prise du médicament qu'avaient retenu les magistrats dans le dossier de cette femme.
La cour rendra son arrêt le 14 avril. Si les victimes du Mediator espèrent qu'une décision favorable permettra de débloquer des procédures judiciaires, elle pourra encore toutefois faire l'objet d'un pourvoi en cassation.
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