C'est la fin de son mandat, après plus de cinq ans comme président de la Mutualité Française. Mais, avant de quitter le poste, Etienne Caniard n'a pas craint d'aborder les sujets qui fachent lors d'une dernière Assemblée générale pour lui de la FNMF. "Les mutuelles sont devenues indispensables. La Sécurité sociale ne suffit plus, c'est une réalité, même si beaucoup le regrettent (...), dans cette salle plus qu'ailleurs", a soutenu le président de la Mutualité. Partant de ce constat, il a appellé les pouvoirs publics à se saisir du débat sur le "rôle" que doivent occuper les complémentaires santé dans le remboursement des soins.
Devant Marisol Touraine et Manuel Valls, Etienne Caniard a regretté que "les véritables sujets" comme "l'augmentation du reste à charge, le rôle et la part des complémentaires santé ainsi que les difficultés d'accès aux mutuelles soient "souvent évités et contournés". "Nous voulons que s'ouvre enfin le débat sur le rôle et la part des complémentaires, la valeur ajoutée des différents acteurs", a-t-il réclamé.
"L'organisation de l'offre de soins, l'architecture de la protection sociale reste étrangement figée, notamment sous le poids de l'inertie des acteurs et parfois des pesanteurs institutionnelles", a pointé le président de la mutualité française, visant notamment, les syndicats de médecins libéraux opposés au TPG ou aux centres de santé développés par les mutuelles.
Le président sortant de la FNMF a enfin fait part de ses "inquiétudes" concernant la réforme "des contrats responsables" qui permettent aux mutuelles de profiter d'avantages fiscaux en échange d'un plafonnement des remboursements (optiques, dépassements d'honoraires) ou encore de l'entrée en vigueur le 1er janvier dernier de la complémentaire santé en entreprise, pointant "une concurrence qui porte plus sur les prix que les contenus des contrats".
Son successeur, Thierry Beaudet, 54 ans, élu ensuite président de la Mutualité Française a réitéré lui le souhait que la Mutualité "s'inscrive dans les débats sociétaux et échange de façon continue" avec les syndicats, organisations professionnelles, associations, think tanks…" Le nouveau président a ainsi annoncé qu'il allait rencontrer dans les prochains mois les syndicats des professionnels de santé. "Nous avons à échanger, à construire des coopérations respectueuses de l’intérêt et de l’économie de chacun", a-t-il souligné après avoir qualifié "d'injustes" les propos de certains professionnels selon lesquels "les mutuelles participeraient d’une privatisation rampante du système de santé et chercheraient demain à contrôler les prescriptions".
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