Mal former certains médecins, permettre que quelques-uns soient dangereux, cela permet de contrôler une profession tout entière, de la critiquer et de la sous-payer. Pensez donc ! Ces bobologues vivent grassement grâce à la Sécu en passant leur temps à traiter des rhumes avec des antibiotiques ; ils sont incapables de faire un accouchement en cas d'urgence, ils sont incapables de faire des injections intraveineuses ! Ils envoient systématiquement chez le spécialiste ou à l'hôpital ! Et ils ont le toupet de refuser d'aller dans les déserts médicaux !
Il y a deux sortes de déserts ; la campagne est dangereuse car loin de l'hôpital ; la banlieue est dangereuse sur le plan social. Je me souviens d'un appel du SAMU, vers midi, me demandant d'aller voir un individu drogué et dangereux selon les voisins, dans un HLM. Je me suis présenté, et vu la réaction, je suis aussitôt ressorti dans la rue, j'ai appelé la police, ils sont venus à 7 ou 8 avec des matraques… au cas où… Je suis resté une heure, j'ai été le seul à ne pas être honoré, pardon, payé comme on dit maintenant, preuve de mon incompétence. En fac, le psychiatre nous disait qu'il fallait recadrer, et proposer une hospitalisation… facile quand on est à l'hôpital et entouré de personnel qui surveille… De temps à autre, un généraliste succombe, à trop croire les grands professeurs, c'est évident.
Alors oui, les médecins généralistes sont sous-payés ; ils font un métier à responsabilité permanente de niveau supérieur, un métier hautement dangereux dans certaines zones ; et ils sont moins payés que les coiffeurs. Une différence, le coiffeur fait tous les jours la même chose, le généraliste lui, vend la plupart du temps des baguettes, et souvent des Mercedes, mais le tarif est le même, au ras des pâquerettes.
Ce sous-paiement est constaté en haut lieu, car on vient de débloquer de l'argent pour repeupler les déserts. Et si ça ne marche pas, on emploiera la méthode forte, on enverra au casse-pipe les jeunes diplômés, au motif qu'ils devront rembourser leurs études longues et coûteuses sous forme d'une mise à disposition. C'est oublier un peu vite que responsabilités et les risques sont les mêmes partout, déserts ou pas , la seule différence est le faux réconfort sécuritaire apporté par la ville. Si à la porte de la première année de médecine il faut signer un contrat pour débuter sa vocation en un lieu désigné « au casse-pipe », il y aura sans doute beaucoup moins de vocations ; cercle vicieux évident.
En haut lieu, ils n'ont toujours pas compris, ce n'est pas d'argent qu'ont besoin en priorité les appelés, c'est de formation à la hauteur des responsabilités, impliquant alors une rémunération correspondante aux responsabilités requises. Mais donner un peu d'argent est la solution habituelle et irresponsable de facilité quand on n'a pas d'idées !
Former nécessite aussi de définir correctement la notion de médecine générale, avec en quelque sorte l'écriture d'un cahier des charges, car quoi qu'on dise, la plupart des généralistes actuels sont les derniers du classement du concours d'internat, alors qu'ils devraient être les premiers, mais c'est un autre sujet.
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