Les deux ministres ont adressé leur lettre de cadrage aux partenaires conventionnels fin octobre. A eux de jouer, a redit en substance François Braun mardi matin, lors d'une rencontre avec l'Association des journalistes de l'information sociale (Ajis). « Je ne sais pas si la consultation de base doit être à 30, 50 ou 100 euros, a-t-il éludé, cela relève de la négociation conventionnelle. Mais en tout cas, j'ai été assez sensible à la prise de position faite très tôt par la CSMF parlant de droits et de devoirs, c'est aussi ma logique ».
Si l'enveloppe dont disposera le directeur de l'Assurance-maladie n'est pas encore connue à ce jour, le ministre de la Santé a rappelé le cadre de l'objectif national des dépenses d'assurance-maladie (Ondam) pour les soins de ville l'an prochain « de plus de 100 milliards d'euros, supérieur à celui de l'hôpital ».
Majoration de 15 euros pour SNP
François Braun a réfuté la critique selon laquelle la ville aurait été oubliée après les mesures du Ségur de la santé fléchées uniquement vers l'hôpital. « L'avenant 9 à la convention actuelle (signée en juillet 2021, NDLR) a bénéficié de 780 millions d'euros », a-t-il rappelé.
Un avenant qu'il juge néanmoins difficile à comprendre s'agissant des mesures tarifaires sur la permanence des soins. C'est pourquoi la prochaine convention devrait logiquement intégrer la majoration plus lisible de 15 euros pour les actes de soins non programmés (SNP) effectués à la demande du Samu ou des services d'accès aux soins (SAS). La mesure aurait fait ses preuves, selon le rapport d'évaluation de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas), que le ministre n'a pas encore rendu public.
Rencontrer les médecins en colère
La négociation s'inscrit également dans un contexte de forte pression de la base de la profession. Que répond le ministre aux contestataires du mouvement « Médecins pour demain » qui appellent à la grève le 1er décembre ? « Je suis prêt à les rencontrer », affirme-t-il. Comment comprend-il le mouvement des « vendredis de la colère » ? « Ils expriment une logique que je ne partage pas sur la forme mais complètement sur le fond, celle du refus de la coercition à l'installation », abonde l'ancien urgentiste.
François Braun mise davantage sur l'élargissement du dispositif des assistants médicaux pour lesquels il a fixé un objectif de 10 000 contrats à l'horizon 2025. L'exercice coordonné est un autre axe stratégique assumé. « Partout où il y a des solutions qui marchent, il y a une CPTS (communauté professionnelle territoriale de santé). Mais partout où il y a une CPTS, il n’y a pas forcément déjà une solution qui marche », a-t-il noté rappelant que les deux missions principales de ces pools de libéraux sont d'assurer la permanence des soins et de trouver un médecin traitant à ceux qui n'en ont pas.
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