Un « enjeu de santé publique » rappelé par le récent décès d'une jeune femme victime de la rougeole : les unions de médecins, pharmaciens et associations d'usagers d'Auvergne-Rhône-Alpes se mobilisent pour améliorer la couverture vaccinale et généraliser le carnet de vaccination électronique (CVE).
« Si cette patiente de 32 ans, décédée de la rougeole à Poitiers en février, avait eu un CVE, on aurait évité un décès ! Il y a une vraie action à mener », a assuré jeudi lors d'une conférence de presse à Lyon le Dr Pierre-Jean Ternamian, président de l'URPS médecins libéraux Auvergne-Rhône-Alpes.
« On est dans le flou, on ne sait pas quel est le degré de couverture vaccinale et qui est vacciné, alors que l'épidémie de rougeole s'étend en France ; l'enjeu du CVE, c'est de répondre à ça », a-t-il ajouté.
« Dans 95 % des cas, l'historique vaccinal des patients n'est pas disponible. Avec cet outil, on aura une meilleure vaccination et on évitera les vaccins inutiles », a renchéri le Pr Jean-Louis Koeck, fondateur du site mesvaccins.net.
Auvergne-Rhône-Alpes a été l'une des cinq régions françaises – avec l'Aquitaine, l'Ile-de-France, la Bourgogne-Franche-Comté et la Réunion – à expérimenter, du printemps 2016 à fin 2017, le CVE, destiné à remplacer le carnet de vaccination papier, « souvent illisible », « incomplet » et que l'on égare avec le temps. Près de 450 000 CVE ont ainsi été ouverts, selon le Dr Ternamian.
120 000 euros pour une version mobile sécurisée
Dans un rapport publié le 7 février, la Cour des comptes a recommandé de le « généraliser » pour disposer d'un « outil informatisé de suivi du statut vaccinal ».
La décision ministérielle tardant à venir, l'URPS médecins libéraux et l'URPS pharmaciens d'Auvergne-Rhône-Alpes ont donc « décidé de généraliser » sans attendre le CVE dans la région, en développant une version mobile sécurisée. Soit un investissement de 120 000 euros annuel pendant cinq ans sur leurs fonds propres.
« Ce n'est pas une obligation vaccinale, mais un outil qu'on offre aux patients pour se protéger et pouvoir discuter avec les professionnels de santé », a souligné le Dr Ternamian selon lequel le pharmacien pourra ainsi scanner le code, le nom et la date d'expiration du vaccin, « ce qui permettra d'améliorer la pharmacovigilance ». Objectif d'ici fin 2018 : plus de 500 000 carnets.
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