COUP SUR COUP, deux organisations de praticiens libéraux sont montés au front dans l’entre-deux-tours pour poser des jalons et suggérer au futur président de faire surtout des économies… à l’hôpital.
L’Union nationale des médecins spécialistes confédérés (UMESPE-CSMF) n’a « pas de préférence » entre les deux prétendants à l’Élysée. « Hollande ou Sarkozy ? Pour l’UMESPE, c’est le même combat, commente son président, le Dr Jean-François Rey. Les deux candidats ont chacun leur boulet. François Hollande veut limiter l’installation des praticiens en secteur II en zone surdense. Nicolas Sarkozy, lui, continue de défendre la loi Bachelot ». Les candidats PS et UMP marquent quelques bons points aux yeux du leader syndical : ils sont d’accord pour préserver la liberté d’installation, maintenir le paiement à l’acte et « sortir du tout hôpital ». Mais sur ce dernier point Jean-François Rey veut du concret. « Comme cela a été fait il y a quelques années pour diminuer les déplacements injustifiés à domicile, il faut limiter le recours aux urgences et les consultations à l’hôpital quand elles peuvent avoir lieu en médecine de ville », affirme-t-il. De même il est nécessaire, selon lui, que la prise en charge de certaines pathologies chroniques comme le diabète ou l’hypertension artérielle soit assurée en ville pour réaliser des économies.
Dans la même veine, la Fédération des médecins de France (FMF) invite les deux derniers candidats en lice à regarder de près les économies à réaliser à l’hôpital. Le syndicat du Dr Hamon, généraliste à Clamart, affirme que la médecine libérale coûte en moyenne « trois fois moins cher ». Il réclame à François Hollande et Nicolas Sarkozy la sauvegarde de la médecine libérale « ou ce qu’il en reste ». Selon la FMF, l’assurance-maladie intervient « essentiellement sur les libéraux, accusés de tous les maux ». À l’hôpital, insiste la FMF, il y aurait 3 milliards d’euros d’économies à réaliser en régulant l’accès aux urgences. Et… 28 milliards supplémentaires en réduisant le nombre de lits (supérieur selon lui de 20 % par rapport à l’Allemagne) et en les transformant en lits de soins de suite.
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