Une blague à se pendre
Un patient me demande pourquoi les boîtes de paracétamol ne contiennent que 8 comprimés. Je lui explique que les patients suicidaires avalent une boîte entière de ce qui leur passe sous la main et qu’il y a plus de risque d’avaler 30 comprimés de paracétamol que d’antidépresseur et qu’en plus on peut avoir une hépatite.
En blaguant, je lui dis que, pour se suicider, il vaut mieux se pendre que prendre du Doliprane. En disant cela, je me suis rappelé que sa mère s’était pendue quelques années auparavant !...
Grand moment de solitude...
Dr T. S.
Je procédais à l'ablation d'une verrue à l'aide d'un bistouri électrique.
Devant l'odeur dégagée, je fis cette réflexion : « ça sent le poulet buclé. »
Et à cet instant, je réalise que mon patient était... un gendarme...
Dr Franck Chiellino
Aux premiers jours d'exercice libéral, il incombait, à Limoges, de prendre les gardes du week-end. Un dimanche, après une journée éreintante, je débarque dans le petit logis d'un couple très âgé. « On ne vous a pas appelé plus tôt, docteur, pour ne pas déranger ! »
Le vieux monsieur était décédé, accoudé à sa table, la tête calée entre les mains.
J'ai rédigé le fameux papier bleu – certificat de décès – en le remplissant soigneusement avec mes propres coordonnées.
Dr Michel Touchard
Macabre conversation
J'avais une charmante patiente, enseignante, 52 ans à l'époque, suivie pour HTA simple. Un jour, à l'occasion d'un simple renouvellement de traitement, elle me dit être gênée par une boule dans le cou. Palpation : nodules thyroïdiens ; bilan bio : TSH à 0,01 ; échographie : goitre multinodulaire ; chirugie et anapath : présence d'un lymphome, non invasif sur un des nodules 15 jours après, courrier du service : lymphome thyroïdien invasif et déclenchement de l'artillerie lourde : chimio et radiothérapie au CLB, centre anti-cancereux de Lyon. J'ai donc reçu des comptes rendus d'abord de 10 pages, puis moins ; puis « rémission », puis « rémission de bonne qualité », puis « rémission prolongée », très encourageants.
« ... rue des Maccabées »
Je la vois arriver un jour en consultation pour son HTA : blème, émaciée, ayant perdu au moins 15 kg, un bonnet blanc cachant son crâne chauve, les lèvres saignotantes apres l'ablation de toutes ses dents pour la radiothérapie.
Et elle me dit d'abord : « Docteur, il faut que vous dise d'abord, je vais déménager rue des Maccabées. »
Moi, choqué du tableau : « Allons Madame ! Vous n'allez pas baisser les bras, apres tous ces progrès ! »
Elle : « Si, si je déménage xx rue des Frères-Macchabées, dans le 5e arrondissement ! »
J'ai hesité : me cacher sous mon bureau, m'enferrer encore plus en m'excusant. J'ai choisi de simplement modifier son adresse dans le dossier ; mais je n'étais pas fier... Accessoirement, elle est guérie.
Dr Pierre PALEIRON
Pronostic embarrassant
- « Bonjour ! Je suis le médecin de garde. Vous m’avez appelé il y a une heure pour un enfant. »
A peine, la jeune femme m’a-t-elle ouvert la porte que j’entends crier du fond de l’appartement : « C’est quel docteur ? »
A l’énoncé de mon nom, la même voix, mais plus fort : « Ah ! Celui-là, ne m’en parlez pas ! C’est lui qui a soigné mon mari ! »
La voix était celle de la grand-mère et le mari évoqué était le sien. Il me fallut peu de temps pour me souvenir que, quelques années plus tôt, j’avais en effet dû prendre en charge un personnage d’une soixantaine d’années, odieux, hâbleur, autoritaire, violent, le type même du patient que l’on est prêt à payer pour… qu’il aille se faire soigner ailleurs !
Quand j’avais fait sa connaissance, il était porteur d’une cirrhose décompensée avec ascite qui lui laissait peu de chances de devenir un grand vieillard.
Son épouse, dont on peut imaginer ce qu’elle endurait, avait obtenu, au prix d’on ne sait quel chantage, qu’il accepte de consulter.
« Combien de temps va-t-il durer ? »
Un jour, profitant qu’il fut hospitalisé pour une ponction d’ascite, sa femme vint aux nouvelles : « Combien de temps pensez-vous qu’il va durer ? »
Bien que j’eus compris ce qui la rendait si pressante, prudemment je restai vague : « On ne sait pas… Un certain temps… On a vu des cas où… »
Face à sa très pesante insistance, je finis quand même par lâcher : « Disons… peut-être… trois mois… »
L’information fut illico transmise au bonhomme… qui jura de me faire mentir. Contre toute attente, il cessa de boire et, miracle, les cellules hépatiques qui avaient survécu à la cirrhose se remirent à fonctionner, l’ascite s’assécha et son teint sortit peu à peu du jaune. Une rechute ne lui laissa aucune chance… TROIS ANS plus tard !
Je jurai de ne plus jamais me laisser prendre au jeu des pronostics !
Yves Kerempichon
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