Pourquoi les jeunes praticiens s'installent peu en libéral en Île-de-France ? L'URPS médecins libéraux a mené enquête du 3 au 10 novembre auprès de 5 627 médecins diplômés dans la région francilienne depuis 2010 et non encore installés en ville. Résultat ? Sur les 309 réponses reçues et exploitées, trois quarts d'entre eux affirment que les conditions de l'exercice libéral ne sont pas favorables à leur installation.
Plusieurs freins sont mis en avant. Ils évoquent dans l'ordre la complexité administrative des modalités à l’installation (37,7 %), les conditions économiques et financières (29,7 %), la charge mentale (19,4 %) – le temps de travail et l'isolement de l'exercice arrivant bien après ces items.
Pour la majorité des sondés (57 %), le meilleur levier économique pour favoriser les installations en libéral serait la revalorisation lisible du tarif opposable de la consultation, sujet au cœur de la grève des cabinets libéraux pendant deux jours. Les médecins citent ensuite l'octroi d’une forme de liberté tarifaire permettant d’adapter les tarifs médicaux à la clientèle et/ou la pratique (27 %) et des primes à l’installation (9,1 %). L'enquête rapporte même que, pour 84 % des sondés, porter le tarif de référence à 50 euros serait « une mesure plus déterminante que les aides à l’installation ».
Coût de la pratique
En tout état de cause, l'URPS francilienne est convaincue que « la réflexion doit porter sur l’attractivité du modèle économique de la médecine libérale qui se fragilise, faute d’un réalisme adapté au coût de nos pratiques ». « C’est un sujet prioritaire pour permettre un avenir aux jeunes praticiens qui sont en attente de conditions d’exercice répondant à leurs aspirations », écrit-elle.
Cette enquête tombe à point nommé en plein mouvement de grève des médecins libéraux autour du mot d'ordre d'un tarif cible de 50 euros (quitte à supprimer la plupart des forfaits existants), revendication portée par un collectif de praticiens coordonnés et repris par plusieurs syndicats représentatifs. « Pour garantir la qualité de l’exercice et encourager de nouvelles installations, le juste prix d’une consultation doit être réévalué et correspond au moins à 50 euros », confirme l'URPS en soutien au mouvement de fermeture des cabinets.
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