LE PATRON de la CNAM, Frédéric van Roekeghem, devrait annoncer officiellement ce matin aux représentants de la profession (réunis en commission paritaire nationale) que les médecins généralistes toucheront en moyenne une prime de « 5 365 euros » (pour plus de 200 patients) au titre de leur engagement dans la rémunération à la performance (P4P) l’an dernier.
Lancé en janvier 2012, le dispositif de paiement au mérite permet aux médecins de bénéficier d’une rémunération complémentaire en fonction de l’atteinte de 29 indicateurs portant sur l’organisation du cabinet, le suivi des pathologies chroniques, la prévention et l’efficience.
Engagement.
Des premiers chiffres de bonus avaient filtré en début de semaine, de source syndicale. Au terme d’une enquête réalisée auprès de ses adhérents (qui a recuelli plus de 500 réponses), l’Union nationale des omnipraticiens de France (UNOF-CSMF) annonçait que cette prime devrait atteindre 5 000 à 6 000 euros en moyenne. « Les généralistes vont toucher cette semaine le fruit de leurs investissements dans l’organisation de leur cabinet et dans la santé publique », se réjouit le Dr Michel Combier, président du syndicat.
Depuis quelques jours, les médecins peuvent en effet connaître le montant de leur prime individuelle en consultant leur espace Pro sur Ameli.fr. « C’est une bonne nouvelle pour les généralistes qui ont eu raison de faire confiance au dispositif. Ils reçoivent aujourd’hui un complément de rémunération substantiel qui démontre le niveau de leur engagement pour une prise en charge médicale et préventive de qualité », s’enthousiasme le chef de file de l’UNOF.
Le P4P écrase le CAPI.
Mais la messe est dite. Ce résultat de 5 365 euros (avec des écarts importants par praticien) tranche avec les premières primes moyennes de 3 101 euros versées en 2010 par l’assurance-maladie aux 14 800 signataires du Contrat d’amélioration des pratiques individuelles (CAPI).
Ce résultat est également plus élevé que les premières estimations de la CNAM lors de la création de la rémunération au mérite. Frédéric van Roekeghem avançait alors le montant moyen de 4 500 euros annuels sur la base d’une patientèle de 800 patients, soit la moitié des 9 100 euros que devait toucher un « super généraliste » qui remplirait 100 % des indicateurs (1300 points à 7 euros). Selon le Dr Michel Chassang, président de la CSMF, 15 % des médecins devraient même toucher plus de 10 000 euros de prime, en raison d’une patientèle nombreuse... Il n’est pas impossible non plus que certains items déclaratifs qui n’étaient pas fournis par l’assurance-maladie mais remplis par les généralistes eux-mêmes (et non contrôlés) aient fait l’objet d’une surdéclaration.
L’annonce de ces résultats réjouit en tout cas le Dr Chassang. « La médecine générale a connu de plus mauvaises années, commente le président de la Confédération. Tout ça en période de crise majeure, alors que la croissance est de 0 %, et qu’en Espagne on baisse le salaire des médecins... »
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