Sa décision est sans appel. Le Dr Joseph Boronat va quitter la maison médicale de Mondoubleau (Loir-et-Cher), le 31 juillet, pour s’installer dans le Loiret. Créée il y a plus de 10 ans, cette structure pluriprofessionnelle va donc perdre un médecin sur les trois qui y exercent, tout comme plusieurs Ehpad où il se rendait régulièrement. Joint par « Le Quotidien », le généraliste de 64 ans ne regrette pas sa décision. « À six ans de la retraite, je souhaite exercer sereinement, sans stress », confie-t-il.
À l’origine de ce départ, une mésentente qui dure avec la communauté de communes des Collines du Perche (CCCP). En 2021, les élus ont en effet décidé de signer une convention avec la région Centre-Val de Loire et le groupement d’intérêt professionnel régional Pro Santé pour accueillir des médecins salariés sur le territoire, dans le cadre de la stratégie « une région 100 % santé ». « Je ne suis opposé pas à ce qu'on salarie un médecin. Elle est libre de le faire mais il y a un problème de forme », poursuit le généraliste.
1 500 patients sans médecin traitant
Selon le Dr Boronat, ce recrutement salarié a été lancé sans que les médecins de la MSP ne soient « informés », ce qui est contraire aux pratiques lorsque des collectivités utilisent ce levier dans les zones fragiles. « Je suis fatigué de me sentir non respecté par certains politiques, par la présidente de la communauté des communes. À mon âge, je ne veux plus me battre donc je m'en vais », lâche-t-il.
De son côté, la présidente de la communauté de communes, Karine Gloanec Maurin, se défend de toute intrusion ou décision unilatérale. Elle affirme que le généraliste ainsi que les autres praticiens de la MSP ont bien été conviés à des réunions pour discuter de la situation locale et de la décision de salarier des médecins afin d'élargir l'offre médicale dans ce territoire rural de 6 000 habitants. « Il a toujours refusé de venir et de me rencontrer, affirme l'élue locale au "Quotidien". Il pensait que je voulais le faire partir pour faire de la place au médecin salarié. Sa crainte n'était pas fondée car nous avons d'autres cabinets libres dans le territoire ». Pour l'heure, elle se dit toutefois très « inquiète » pour les 1 500 patients qui se retrouveront sans médecin. « Je veux bien reconnaître mes erreurs, mais là, ce n'est pas le cas. Je regrette de n'avoir pas pu échanger avec lui », reconnaît-elle.
Face à cette situation bloquée, une pétition a été lancée par les élus d’opposition de Mondoubleau pour accélérer le recrutement d'un nouveau médecin.
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