« URGENT : VOTEZ ! » Après l’entrée en vigueur de la réforme de l’allocation supplémentaire de vieillesse (ASV), un « contrat de dupes » selon ses mots, le Dr Gérard Maudrux veut anticiper les prochains débats. D’ici 2031-2032, le régime complémentaire de retraite, géré par la Caisse autonome de retraite des médecins de France (CARMF), pourrait être en cessation de paiement. « Il faut regarder les choses en face, il manque 8 à 10 % de financement pour rester à l’équilibre, dans un contexte où les revenus n’augmentent pas, où la crise a entamé les placements boursiers, et où la démographie médicale se révèle défaillante », explique au « Quotidien » le président de CARMF.
Thermomètre des affiliés, la consultation, qui se présente sous forme de 4 questions (dont 2 sur le régime complémentaire) se veut aussi pédagogique. « J’essaie d’exposer les données du problème, mais le choix est très difficile », reconnaît l’urologue. La CARMF demande d’abord à ses affiliés s’ils souhaitent porter l’âge de départ à la retraite à taux plein à 67 ans pour le régime complémentaire. Elle les consulte aussi sur les ajustements que requiert ce régime pour être à l’équilibre : hausse des cotisations ou baisse de la valeur du point. L’augmentation de 10 % de la cotisation amoindrirait de 0,6 % le pouvoir d’achat des actifs. Diminuer de 10 % la valeur du point représenterait une baisse du pouvoir d’achat pour les retraités de 5 %, expose la CARMF.
Efforts ou décote ?
Le Dr Maudrux, qui a lui-même liquidé sa retraite à 62 ans, se dit « psychologiquement pour les 65 ans ». Mais il se montre fataliste. Si la barre des 65 ans demeure, les cotisations devront encore augmenter. Or le régime de base autorise la retraite à taux plein à 67 ans et celui de l’ASV ne devrait pas tarder à le rejoindre. « La réforme est basée sur des projections à 67 ans : elles devront être appliquées prochainement », croit savoir le Dr Maudrux. « Très honnêtement, avec deux régimes à 67 ans, quand partirez-vous ? » demande-t-il aux médecins dans son éditorial. Il se veut néanmoins rassurant : l’effet serait indolore. « Arrêter à 65 ans avec 10 % d’efforts (option 65 ans), ou à 65 ans avec 10 % de décote (option 67 ans), c’est dans les deux cas quasiment la même retraite », assure Gérard Maudrux.
La CARMF demande enfin l’avis des médecins sur la réforme de l’ASV (« est-elle satisfaisante ? ») et sur la couverture maladie. Elle se propose de négocier avec les caisses maladie la prise en charge des indemnités journalières entre 15 et 90 jours d’arrêt. Les résultats de cette consultation seront rendus publics le lundi 19 novembre, après avoir été présentés en conseil d’administration.
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