Dans un livre précédent, « Homo disparitus », l’auteur imaginait la Terre vidée de ses habitants. Dans « Compte à rebours », il préfère « penser le monde avec nous ». Mais ce ne sera possible que si nous acceptons de faire moins d’enfants, car ce monde est passé de 6 à 7 millions d’habitants en seulement douze ans ; en un siècle, la population a quadruplé, sans que suivent les ressources nécessaires à sa survie.
Alan Weisman a choisi le voyage ethnographique dans les contrées frappées par la famine et où grouille une surpopulation insensée. Comme le Niger, où chaque femme met en moyenne au monde 8 enfants. Mais c’est au Moyen-Orient que l’auteur dispose un éclairage astucieux et non dénué d’humour. L’État d’Israël est né sous une impérieuse nécessité nataliste, comme s’il s’agissait de faire renaître 6 millions d’âmes. Les Haredim, juifs religieux, invoquent les prescriptions des textes sacrés pour créer de très grandes familles. Beaucoup plus prosaïquement, se dessine le spectre d’un « État juif » dans lequel les juifs seraient minoritaires. Alors le conflit israélo-Palestinien devient « la guerre des bébés ».
Le ton général du livre ne va pas dans le sens de la prophétie-catastrophe mais interroge calmement. « Plutôt que d’essayer de soutirer trois fois plus de récoltes à cette terre déjà épuisée, ne serait-il pas plus réaliste de réduire et gérer la population mondiale ? »
Alan Weisman, « Compte à rebours », Flammarion, 413 p., 23,90 euros.
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