LES LECTEURS qui n’ont pas découvert l’inspecteur John Luther via la série télévisée de la BBC (diffusée en France sur Canal+ et sur France Ô) se rattraperont avec « Luther : l’Alerte » (1), le roman prequel de la série éponyme. Neil Cross campe un héros aussi carré par son physique que par ses principes, mais tourmenté et dépressif, qui sacrifie tout à son boulot. Il est confronté au meurtre sauvage d’un couple, le bébé que portait la jeune femme ayant été arraché de son ventre. Une plongée dérangeante dans les milieux de la pédophilie et de l’eugénisme.
Dans « Broken » (2), l’Américaine Karin Slaughter propose un crossover de ses deux principales séries, celles de « Grant County » et du « Georgia Bureau of Investigation », avec le médecin légiste Sara Linton et l’agent spécial Will Trent. Les amateurs s’y reconnaîtront. L’histoire se déroule dans le fameux comté de Grant, après la mort d’une jeune femme, maquillée en suicide, et alors que le principal suspect est retrouvé mort dans sa cellule. Les deux enquêteurs se heurtent au silence d’une petite communauté qui protège ses secrets et à des policiers corrompus.
La publication du « Coup du hasard » (3) permet de combler un manque, car il s’agit du seul livre de la série Matthew Scudder, de Lawrence Block, qui n’avait jamais été traduit en français. Le détective privé, qui a quitté la police de New York et sombré dans l’alcoolisme après avoir tué accidentellement une fillette, est sur la piste de l’assassin d’une jeune femme tuée neuf ans auparavant et qui aurait attendu un enfant noir. Le livre est paru aux États-Unis en 1981 et l’action se situe à la fin des années 1970.
Retour vers le passé aussi avec une nouvelle parution de « Meurtre à la sauce cajun » (4), le premier volet des aventures d’Elvis Cole, qui a révélé Robert Crais. Belfond a publié depuis 11 de ses romans. Le décor et l’atmosphère sont particulièrement prenants : la Louisiane, lieu de naissance de l’auteur et de la célèbre actrice qui, dans le roman, sollicite l’aide du privé. Enfant adoptée, elle veut découvrir qui sont ses vrais parents avant que les tabloïds ne s’emparent de son passé. C’est du moins la raison qu’elle avance.
Après la série mettant en scène l’inspectrice de police Maria Kallio, la Finlandaise Leena Letholainen installe, dans « le Lynx » (5), une nouvelle héroïne atypique et flamboyante, dont le métier est garde du corps. Le soir même où Hilja Ilveskero démissionne de son poste après une violente altercation avec sa cliente, celle-ci est assassinée, tandis qu’elle-même est attaquée. Le lendemain, elle ne se souvient de rien mais elle figure en tête des suspects. C’est elle qui raconte ses mésaventures.
Des enfants dans la tourmente.
Après « la Maison en pain d’épice » et « Hanna était seule à la maison », Carin Gerhardsen continue sur la route du succès avec « la Comptine des coupables » (6), primé en Suède et en cours d’adaptation au cinéma. L’affaire est terrible : une mère philippine et ses deux enfants ont été retrouvés chez eux la gorge tranchée, mais le commissaire Conny Sjöberg, tourmenté par son passé et entouré d’une équipe plutôt mal en point, peine à mener l’enquête. À moins que la clef de l’énigme ne réside dans un sentiment très partagé, la culpabilité.
Le troisième opus des aventures de Jonas Holly (« Sous les bruyères » et « l’Appel des ombres »), antihéros par excellence aux prises avec ses démons, campé par Belinda Bauer, débute par l’enlèvement d’une adolescente dans le parc national d’Exmoor, en Angleterre. D’autres enfants, laissés quelques minutes sans surveillance dans une voiture, sont kidnappés les uns après les autres. Qui est « le Voleur d’enfants tristes » (7) ? Il ne demande pas de rançon et n’émet aucune revendication, il se contente de laisser une note sur le volant : « Vous ne l’aimez pas. »
James Patterson serait, avec plus de 260 millions de livres vendus, l’auteur de thrillers le plus lu au monde. La nouvelle aventure de l’inspecteur Michael Bennett, du NYPD, qui se déroule dans « le Pire des cas » (8), a aussi pour thème le kidnapping d’adolescents, des étudiants filles et garçons. Le ravisseur ne demande rien à leurs riches familles mais il soumet les jeunes gens à un jeu terrible : il leur pose une série de questions et la moindre erreur est fatale.
Harry Hole est un vieil ami dont on ne se lasse pas, campé par l’auteur norvégien Jo Nesbo depuis « l’Homme chauve-souris », jusqu’au « Bonhomme de neige », qui devrait être porté à l’écran par Martin Scorsese, et au « Léopard ». Dans « Fantôme » (9), l’aspect psychologique est appuyé, car l’ex-inspecteur revient à Oslo à la demande de Rakel, son grand amour, dont le fils a été arrêté pour le meurtre d’un dealer. Au cœur de l’affaire, l’apparition d’une nouvelle drogue qui a la particularité de créer une dépendance très forte mais qui n’est pas aussi destructrice que l’héroïne, par exemple.
(1) Belfond, 346 p., 20,50 euros.
(2) Grasset, 412 p., 19,90 euros.
(3) Calmann-Lévy, 200 p., 19,50 euros.
(4) Belfond, 348 p., 20 euros.
(5) Hachette Livre, 408 p., 18 euros.
(6) Fleuve Noir, 312 p., 20,50 euros.
(7) Fleuve Noir, 474 p., 20,90 euros.
(8) Éditions de l’Archipel, 305 p., 22 euros.
(9) Gallimard, 547 p., 21 euros.
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