CINEMA - « Bullhead », « Chronicle »

Deux réalisateurs à suivre

Publié le 29/02/2012
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Crédit photo : DR

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Crédit photo : A. MARKFIELD

« BULLHEAD », interdit au moins de 12 ans, est un film dur. Avec une violence qui s’exprime jusque dans le corps de l’acteur principal, Matthias Schoenaerts, qui s’est préparé pendant deux ans et a pris 27 kg de muscles pour incarner un éleveur qui se pique avec les hormones mêmes qu’il donne à ses vaches.

Dans un premier temps, on s’agace de ce besoin de réalisme, tant vanté aussi dans le cas de Robert de Niro, qui avait grossi d’une trentaine de kilos pour mieux faire sentir la déchéance du boxeur Jake La Motta. Jacky, quand il se regarde torse nu dans le miroir, n’est pas loin d’avoir l’apparence d’un monstre. Mais, alors que se déroule l’intrigue, l’enquête sur la mafia des hormones et le meurtre d’un flic, que l’on découvre le passé du héros et que le polar se fait aussi tragédie sur l’amitié et la trahison, on commence à voir les événements du point de vue de cet homme resté à bien des égards un enfant. Il faut ajouter, et ce n’est pas un élément mineur, que l’action principale se passe en Flandre et que le conflit linguistique joue un certain rôle.

La mise en scène de Michaël R. Roskam, virtuose, n’est-elle pas parfois complaisante dans la violence ? À vous de juger. Nommé pour l’oscar du meilleur film étranger, doté de nombreux prix, « Bullhead » vaut en tout cas le détour.

« Chronicle » semble a priori plutôt destiné aux ados. Josh Trank et son coscénariste Max Landis, 28 ans, ont imaginé que trois lycéens, au contact d’une mystérieuse substance, se découvrent dotés de superpouvoirs, en particulier de télékinésie. L’un d’entre eux, plutôt renfermé, a une caméra pour tenir la chronique de sa vie et c’est ce que filme cette dernière que l’on voit à l’écran, d’où, notamment, des cadrages originaux et amusants, même si les aventures de nos trois amis sont souvent dramatiques.

On salue la véracité de l’image de la jeunesse, qui vit par écrans – de toutes sortes – interposés. Mais surtout les fantaisies de la réalisation, qui dépasse largement la simple parodie.

R. C.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9090