Si la très réussie opération commerciale du beaujolais nouveau a réussi à sauver l’activité des vignobles dans les années 1950, la région paie encore la rançon de la gloire de son vin primeur, estampillé à « la bonne franquette ».
Le phénoménal succès populaire du primeur a éclipsé les autres appellations, des productions réalisées dans les règles de la vinification traditionnelle beaujolaise : macération des grappes entières (on ne sépare pas les grains de la rafle) et respect des levures indigènes. Les vins rouges sont issus d’un unique cépage, le gamay noir à jus blanc. Et les 2 % de beaujolais blancs gagnent doucement mais sûrement leurs lettres de noblesse avec le chardonnay.
Les 12 appellations et les 10 crus signent la terre de leurs noms et tirent profit de la richesse géologique régionale. La jolie route des vins du Beaujolais serpente le long de 140 km et dévoile ses charmes en collines, châteaux et vignobles rehaussés des couleurs vives de l’automne. Elle prend son élan au Nord avec le Saint-Amour, suivi de très près par le Juliénas.
C'est le moment d'une échappée en direction… des pissotières de Clochemerle, alias Vaux-en-Beaujolais. Le petit village haut perché se réclame en effet du livre de Gabriel Chevallier, dans lequel lesdites vespasiennes sont l’objet d’une polémique villageoise aussi rabelaisienne que beaujolaise. Et, croqués par Albert Dubout les truculents personnages de « Clochemerle » ont pris place sur l’immense fresque murale de l’Office de tourisme.
Mais revenons à nos ceps. Bien placé dans la course, le Chénas, la plus petite des appellations du Beaujolais, doit son nom à son implantation dans une ancienne chênaie. Bien en selle dans la course, la petite, qui a tout d’un grand cru, talonne les Moulin-à-Vent, Fleurie et Chiroubles. Ces derniers sont devancés par les Morgon et Régnié. Ils sont fin prêts à prendre de l’allure pour attaquer les hauteurs du mont Brouilly. Majestueux, il domine Côte de Brouilly et Brouilly tout court, le vignoble le plus étendu.
Les Pierres dorées
Plus au Sud, à l'approche de Lyon, les appellations du peloton, Beaujolais et Beaujolais Villages, assurent le tempo jusqu’au pays des pierres dorées. On y découvre l’un des plus beaux vignobles de France, dont la richesse géologique ne peut laisser de marbre. Les églises, villages et châteaux (celui de Bagnols date du XIIIe siècle) arborent fièrement l’ocre de cette pierre typique.
Extraite des carrières de calcaire granuleux et teintée par les oxydes de fer, la pierre ocre est parsemée de débris coquilliers et reflète la lumière du soleil. Les morguières, galeries souterraines, ont fourni la région en sable, un mélange de grès et de calcaire, vestige du passage de la mer à l’ère jurassique.
Le bien nommé pays des Pierres dorées est aussi appelé « Petite Toscane beaujolaise » pour la beauté de ses petits villages. Il serait regrettable de rater Oingt, un croquignolet bourg médiéval, haut perché, classé parmi les plus beaux villages de France. Il s’offre une centaine de crèches pour Noël et collectionne les orgues de barbarie dans son musée de la musique mécanique.
Toute la région vient d’obtenir le label « Géoparc mondial de l’Unesco », grâce à son exceptionnel héritage géologique, qui enracine encore davantage le Beaujolais dans le cœur de la pierre et de la vigne.
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