CINEMA - « 2 Days in New York », « Young Adult »

Filles d’aujourd’hui

Publié le 04/04/2012
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Crédit photo : PARAMOUNT/MERCURY

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DANS « 2 Days in New York », Julie Delpy, après « 2 Days in Paris » raconte l’ordinaire d’une photographe qui lui ressemble, sans avoir peur de la caricature et de la grivoiserie. La jeune femme qu’elle incarne, dotée d’un charmant bambin, d’un nouveau compagnon afro-américain (pour les plaisanteries sur Obama...) et d’une vie d’artiste bohème, reçoit sa famille française à l’occasion de l’inauguration de son exposition. Le film repose sur le choc des cultures, qui n’est pas à l’honneur des frenchies, même si leur liberté vaguement anarchiste (celle du père, joué par Albert Delpy) est mise en avant.

Au début, on sourit, on rit. Puis çà se gâte. Le comique de répétition n’est pas facile à manipuler et quand il vise au-dessous de la ceinture, il devient vite pénible. Julie Delpy tire ses personnages et ses situations vers le loufoque, ce qui n’est pas condamnable en soi, sauf quand la lourdeur est au rendez-vous. Quant aux interrogations sur les nécessaires compromis dans le couple, elles ne sont guère originales. L’actrice-réalisatrice vaut beaucoup mieux que tout cela.

À l’origine de « Young Adult », qui a valu à Charlize Theron un Golden Globe, la scénariste de « Juno », Diablo Cody, inspirée par un article sur une femme partie plusieurs années après sur les traces de son petit ami de lycée. Dans le film, la femme de 37 ans qui a quitté il y a des années sa petite ville du Minnesota pour la capitale de l’État, Minneapolis, y retourne à un tournant de sa vie, pour tenter de reconquérir l’amour de ses 17 ans, aujourd’hui marié et père d’un nourrisson. Cette fois, c’est le choc des comportements, l’immaturité adolescente de l’une contre la responsabilité adulte de tous les autres, qui crée le rire, en même temps que le malaise.

Jason Reitman, réalisateur de « Juno » et d’« In the Air », joue des codes de la comédie romantique autour d’une héroïne le plus souvent détestable, parfois attendrissante. Même s’il est inhabituel dans ce type de production d’avoir un personnage principal négatif, on reste toutefois dans les limites relativement étroites de la morale américaine.

R. C.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9110