Livres
Le Salon est organisé en fonction de 5 axes thématiques. La littérature argentine est en vedette avec une délégation de 46 écrivains (à découvrir ci-après leurs ouvrages traduits en français ces derniers mois) et une exposition Julio Cortazar. À l’honneur également Shanghai avec 17 auteurs pour la plupart encore inconnus en France.
Les autres thématiques sont « Lettres au féminin », pour mettre en lumière la place prépondérante des femmes dans l’édition ; « Savoir & Connaissances », avec des chercheurs et scientifiques de toutes disciplines ; « Le livre qui a changé ma vie », où des personnalités (de Christiane Taubira à Pierre Bergé en passant par Douglas Kennedy) se dévoileront.
Autres points forts : un Square culinaire avec des livres et des démonstrations par des chefs auteurs de livres de cuisine ; un espace Art Square, entièrement dédié aux ouvrages d’art d’exception ; un Manga Square, avec deux mangakas japonaises pour la première fois en France ; une centaine d’animations organisées à l’intention des 36 000 jeunes attendus au Salon, autour du loup en particulier ; de la bande dessinée tous azimuts, avec deux auteurs majeurs de la BD argentine, Quino (l’inventeur de Mafalda) et José Munoz, etc.
Lire les Argentins
Laura Alcoba, née en Argentine en 1968 et réfugiée en France à l’âge de 10 ans, enseigne à l’université de Nanterre et écrit en français, mais le thème de ses livres est toujours l’Argentine. Dans « le Bleu des abeilles », comme dans son premier roman, « Manèges », elle décrit avec le regard et la voix d’une enfant, qui croyait arriver dans un pays de rêve, l’existence quotidienne dans la banlieue, l’apprentissage de la langue et la vie d’écolière, la correspondance avec le père emprisonné (Gallimard, 2013).
Selva Almada, 41 ans, connue pour ses livres de contes et de poésie, décrit dans « Après l’orage » une sorte de huis clos en plein air, dans une chaleur étouffante au milieu de nulle part, qui réunit des personnages à l’opposé : le Révérend Pearson et sa fille de 16 ans dont la voiture est tombée en panne et le garagiste et son jeune protégé ; ils se toisent et s’affrontent tandis que l’orage menace (Métailié, 2014).
Silvia Baron Supervielle, née en 1934 à Buenos Aires d’une mère d’origine espagnole et d’un père d’origine française, installée à Paris en 1961, a choisi d’écrire en français. Son dernier ouvrage, « Lettres à des photographies », est constitué de 160 lettres adressées à sa mère disparue très tôt, l’aboutissement poétique et biographique d’un dialogue jamais suspendu (Gallimard, 2013).
Pablo de Santis, 51 ans, est éditeur, auteur jeunesse, scénariste de télévision et de bande dessinée. Dans « Crimes et Jardins », il déroule une enquête dans la meilleure veine fantastique argentine. En mettant en scène un détective ingénu et maladroit qui mène avec brio une enquête toujours aléatoire, il se révèle maître des atmosphères étranges et des ambiances liées à l’occultisme (Métailié, 2014).
Fernanda Garcia Lao, comédienne et dramaturge, est retournée s’installer à Buenos Aires en 1993 après que sa famille s’est exilée lorsqu’elle avait 10 ans, en 1976. L’héroïne de « la Peau dure » se lance dans une quête rocambolesque pour trouver celle à qui a appartenu la main qu’on lui a greffée après un accident : le roman explore avec humour l’insoumission des corps pour mieux dévoiler l’omniprésence des pulsions (La Dernière Goutte, 2013).
Mempo Giardinelli, né à Resistencia en 1947, s’est exilé au moment de la dictature militaire et est revenu dans son pays en 1990. Il a reçu de nombreux prix littéraires dans le monde entier. « Des vies exemplaires et autres histoires » dresse, en une quinzaine de récits, un portrait sociologique, politique et poétique de l’Argentine et en particulier de la région natale de l’auteur, le Chaco (L’Atinoir, 2014).
Guillermo Martinez, 52 ans, a notamment publié le best-seller « Mathématique du crime », couronné par le prestigieux prix Premio Planeta. « Moi aussi, j’ai eu une petite amie bisexuelle » se situe en 2001, quand un écrivain argentin, accueilli par une université du sud des États-Unis, découvre les interdictions qui régissent les rapports d’un professeur avec ses élèves et entame, dans ce climat de suspicion extrême, une liaison avec l’une d’entre elles. Aux jeux érotiques se mêlent bientôt les sentiments (Nil éditions, 2014).
Ricardo Piglia, né en 1940, a été reconnu dès son premier roman, « Respiration artificielle », écrit à l’époque de la dictature militaire, comme l’une des figures majeures de la littérature latino-américaine contemporaine. Dans « Pour Ida Brown », un romancier argentin entreprend une liaison érotico-amoureuse avec une jeune universitaire brillante, interrompue par la mort de la jeune femme dans un soi-disant accident de voiture. D’une histoire d’amour à un thriller haletant, le roman est un hommage à la littérature nord-américaine et une critique farouche du devenir des États-Unis (Gallimard, 2014).
Lucia Punzo, 38 ans, auteure et réalisatrice, a adapté « Wakolda » à l’écran sous le titre « le Médecin de famille », sélectionné à Cannes dans la section « Un certain regard ». Le récit nous entraîne au cœur d’une société argentine infiltrée par l’émigration nazie quand, en 1959, un médecin allemand du nom de Josef Mengele, se lie avec une famille ordinaire, qui compte une jeune fille bien trop petite pour son âge. Fasciné, Mengele va investir dans le projet du père, d’une usine à fabriquer des poupées parfaites. Aryennes (Stock, 2013).
Samanta Schweblin est, à 36 ans à peine, considérée comme l’une des meilleures narratrices de langue espagnole. Les 17 nouvelles de « Des oiseaux plein la bouche » ont pour cadre la campagne argentine, où tout semble normal et monotone et où l’étrange et l’angoissant guettent à chaque détour de sentier, les personnages acceptant l’anomalie comme si elle faisait partie du réel (Seuil, 2013).
Ana Maria Shua, auteure, née en 1951, très prolifique et souvent couronnée, est célèbre dans le monde hispanique comme « la reine de la microfiction ». Dans « la Mort comme effet secondaire », elle montre un Buenos Aires en état de siège et en quasi-anarchie. Elle explore les limites d’une société sans futur, où vie et mort ne sont que des effets secondaires et où chaque être, fort ou fragile, habille son geste d’émotion et de cruauté (Folies d’Encre, 2013).
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