EN 2008, LA FRANCE entière a ri avec les « Ch’tis ». En 2009, les comédies françaises seront nombreuses à vouloir dérider les Français. À commencer par « la Guerre des miss » (14 janvier), de Patrice Leconte, où Benoît Poelvoorde incarne un acteur raté qui devient le coach des candidates. Gérard Jugnot et Gérard Lanvin sont pour leur part, devant la caméra de Frédéric Auburtin, des « Envoyés très spéciaux » (21/01), à savoir des journalistes envoyés en Irak mais qui ne dépasseront pas Barbès. Sophie Marceau joue la mère d’une ado de 15 ans, dans « Lol » (4/02), de Lisa Azuelos. Tandis que Danièle Thompson réunit Dany Boon, Karin Viard, Marina Foïs, Patrick Bruel, Emmanuelle Seigner et l’on en passe pour une satire des dîners en ville intitulée « le Code a changé » (18/02). Gad Elmaleh se dirige lui-même dans « Coco » (18/03), portrait d’un self-made man qui veut organiser pour son fils la plus grande bar-mistva jamais vue. Après « Camping » et « Disco », Franck Dubosc est le héros des « Aventures de Cinéman » (29/04), de Yann Moix, histoire d’un prof de maths qui peut voyager à travers les films. Très attendue, la suite des aventures parodiques d’OSS 117, incarné par l’inénarrable Jean Dujardin, arrive le 15 avril et se passe au Brésil, où l’espion au petit cerveau est à la recherche d’un ancien officier nazi (« OSS 117, Rio ne répond plus »). Et encore, « Erreur de la banque en votre faveur » (25/04), de Michel Munz et Gérard Bitton, dans lequel Gérard Lanvin et Jean-Pierre Darroussin sont deux employés boursicoteurs qui découvrent l’univers de la finance.
Polars et espionnage ont aussi la cote. Le 28 janvier, on découvrira « Espion(s) », de Nicolas Saada, avec Guillaume Canet et Géraldine Pailhas. Gérard Depardieu est à l’affiche de « Diamant 13 » (21/01), de Gilles Béat, avec Olivier Marchal, d’après un roman d’Hugues Pagan, et de « Bellamy » (25/02), de Claude Chabrol, dans lequel il est un commissaire confronté à un petit escroc à la personnalité changeante (Jacques Gamblin).
Bien d’autres films, plus difficiles à classer, seront à l’affiche. « Un homme et son chien » (14/01), sur la solitude de la vieillesse, remake signé de Francis Huster d’« Umberto D » de Vittorio De Sica, marque le retour de Jean-Paul Belmondo, après son grave AVC. François Ozon fait avec « Ricky » (11/02), avec Alexandra Lamy et Sergi Lopez, une incursion dans le fantastique. André Téchiné s’inspire d’un fait-divers récent pour « la Fille du RER » (18/04), avec Émilie Dequenne et Catherine Deneuve (18/04). Cécile de France incarne « Sur Sourire » (29/04) dans un film signé Stijn Coninx. Philippe Godeau, dans « le Dernier pour la route »(17/05), avec François Cluzet, adapte le livre d’Hervé Chabalier racontant son combat victorieux contre l’alcool. Deux Chanel, sinon rien, avec « Coco avant Chanel » (mai), sur la jeunesse de la couturière, jouée par Audrey Tautou sous la direction d’Anne Fontaine, et « Coco Chanel et Igor Stravinsky », de Jan Kounen, avec Anna Mouglalis et Mads Mikkelsen.
À la conquête des oscars.
Côté américain, le début de l’année est celui des films oscarisables (cérémonie le 22 février. Dans « les Noces rebelles » (21/01), Sam Mendes évoque les rêves et les déceptions d’un couple des années 1950 (Leonardo DiCaprio, Kate Winslet). Tom Cruise incarne dans « Walkyrie » (28/01), de Bryan Singer, le colonel Claus von Stauffenberg, artisan du complot raté contre Hitler le 20 juillet 1944. Le 4 février débarque « l’Étrange Histoire de Benjamin Button », inspiré à David Fincher par une nouvelle de Scott Fitgerald, dans laquelle Brad Pitt incarne un homme dont la vie se déroule à l’envers, de 80 ans à la naissance. Déjà couronné à Venise, « The Wrestler » (18/02), de Darren Aronofsky, marque le grand retour de Mickey Rourke, dans le rôle sur mesure d’un catcheur abîmé décidé à remonter sur le ring. Clint Eastwood, plus actif que jamais, se dirige lui-même dans « Gran Torino » (25/02), dans lequel un ancien combattant de la guerre de Corée trouve une rédemption. Bien placé pour les oscars, également, « Harvey Milk » (4/03), de Gus Van Sant avec Sean Penn, l’histoire du premier homme politique américain ouvertement homosexuel, assassiné en 1978.
Parmi les autres films US attendus, « X Men Origins : Wolverine » (29/04) que ne manqueront pas les admirateurs d’Hugh Jackman ; « Public Enemies » (24 juin), de Michael Mann, avec Johnny Depp dans le rôle du gangster John Dillinger et Marion Cotillard dans celui de sa fiancée.
À ne pas manquer, dès aujourd’hui, « Slumdog Millionnaire », de Danny Boyle, sur un jeune Indien prodige d’un jeu télévisé ; et « les Insurgés », d’Edward Zwick, avec Daniel Craig, Jamie Bell, Liev Schreiber, l’histoire vraie des frères Bielski qui, pendant la guerre, dans la forêt biélorusse, vont sauver quelque 1 200 juifs ; et « les Trois Singes », du Turc Nuri Bilge Ceylan, le drame d’une famille dont la cohésion repose sur des non-dits et des mensonges.
Au-delà des cinémas hexagonal et américain, le monde sera une nouvelle fois à portée d’écran. Avec, entre bien d’autres, « Une famille brésilienne » (18/03), de Walter Salles et Daniela Thomas (quatre frères d’une famille pauvre à Sao Paulo) ; « Les Trois Royaumes » (25/04), de John Woo (la bataille des royaumes de Wu et de Shu contre Wei, il y a 1 700 ans) ; « Tokyo Sonata »(25/04), de Kiyoshi Kurosawa, portrait d’une famille japonaise ordinaire. Les enfants et leurs parents découvriront avec bonheur « Ponyo sur la falaise » (8/04), la dernière création de Hayao Miyazaki. Et les nombreux lecteurs de « Millenium » pourront à partir du 13 mai retrouver leur héros Mikael Blomkvist sous les traits de l’acteur, suédois, bien sûr, Michael Nyqvist.
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