MAYLIS DE KERANGAL, couronnée par le Médicis en 2010 pour « Naissance d’un pont », décrit, dans « Réparer les vivants » (Verticales), le parcours d’un cœur depuis qu’il a été prélevé sur un jeune garçon victime d’un accident de la route jusqu’à sa transplantation, avec tous les bouleversements que cela implique, pour les parents de l’adolescent, le receveur et ses proches mais aussi le personnel chargé du transfert et de l’opération.
Prix Goncourt en 1987 pour « la Nuit sacrée », Tahar Ben Jelloun fait, dans « l’Ablation » (Gallimard), un récit très cru de l’exérèse de la prostate subie par un ami, sans rien occulter de la réalité de sa douleur physique et psychologique. Par solidarité envers ceux qui subissent la même épreuve.
Dans un autre registre Patrick Besson, déjà primé par l’Académie française en 1985 pour « Dara » et par le Renaudot en 1995 pour « les Braban », s’est mis dans la peau de Clara B., ex-top modèle et chanteuse (!), qui, en 2060, atteinte de la maladie d’Alzheimer, entreprend d’écrire ses mémoires. Des « Mémoires de Clara » (Plon) entre Swift et « Voici ».
L’art et la manière d’affronter avec humour et philosophie la maladie est au cœur de « Comment j’ai mangé mon estomac » (Julliard), un récit dans lequel Jacques-André Bertrand, qui souffre d’une tumeur de l’estomac, dépeint tous les aspects de son expérience, des plus absurdes aux plus douloureux, à travers le personnage de son double.
Dans « Mon amie américaine » (Albin Michel), Michèle Halberstadt explore le lien de l’amitié face à l’épreuve. La narratrice écrit à son amie Molly, qui, victime d’une rupture d’anévrisme, est dans le coma ; au fil des lettres qui restent sans réponse, elle se met à parler d’elle et finit par lui dévoiler tous ses déboires conjugaux.
Au programme encore « la Splendeur » (Actes Sud), de Régine Detambel, consacré à Girolamo Cardano, médecin, mathématicien, philosophe, astrologue et inventeur italien du XVIe siècle. Un roman biographique et une méditation sur les mystères du génie créateur.
Dans « Maladie d’amour » (Léo Scheer), Nathalie Rheims met en scène une jeune femme qui raconte à une amie l’évolution de son aventure amoureuse avec un chirurgien esthétique ; celle-ci décèle d’étranges contradictions dans ses confidences et tente d’en savoir plus sur cet homme insaisissable, au risque de douter de tout. Le suspense sert ici à explorer l’infime frontière qui sépare l’amour fou de la folie.
Partant de la correspondance réelle d’une famille de médecins parisiens d’origine russe, Béatrice Fontanel imagine, dans « Plus noire avant l’aube » (Stock), l’histoire intime de quatre générations de médecins, d’Odessa à Bobigny, qui traversent le XXe siècle entre guerres et exodes, avec la littérature comme viatique.
Signalons encore « le Silence de la chair » (Le Passage), une fiction d’Olivier Rasimi qui tourne autour du séquençage du génome des singes, après qu’un virus décime les humains sans atteindre les primates. Et « Zoo : clinique » (Gallimard), une fable philosophique sur les angoisses contemporaines signée Patrice Blouin, à partir de la multiplication, au début de ce siècle en Floride, d’êtres hybrides, des mutants dont on n’a pas encore compris le langage ni les origines de leur transformation.
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