« On ne peut pas laisser l’État islamique ou Daech décider du calendrier des sorties de cinéma en France », dit Thomas Bidegain, réalisateur des « Cowboys », qui arrive sur les écrans cette semaine, comme prévu, malgré son sujet. Le premier film du scénariste de Jacques Audiard traite en effet du djihadisme, à travers la quête obsessionnelle d’un père (François Damiens) pour retrouver sa fille, partie à 16 ans avec son petit ami, un musulman radicalisé. Thomas Bidegain, dont l’intrigue mène de 1994 à 2012 à travers plusieurs pays, a commencé à l’écrire en 2011.
Pendant ce temps, Hollywood continue à raconter des histoires de gangsters. Mais « Strictly Criminal », réalisé par Scott Cooper, a des mérites qui ne sont pas seulement cinématographiques. S’inspirant du livre-enquête de deux journalistes du « Boston Globe », il raconte comment un chef de gang d’origine irlandaise a pu se débarrasser de la concurrence italienne et étendre son empire criminel en devenant indic pour le FBI. Si la violence est dûment représentée, elle n’est pas le sujet ou la vedette du film. Celui-ci explore avant tout les liens entre le gangster James « Whitey » Bulger (Johnny Depp) et l’ambitieux agent du FBI John Connolly (Joel Edgerton), deux amis d’enfance d’un quartier du sud de Boston – la ville chère à Dennis Lehane est un personnage à part entière. La situation est rendue encore plus complexe par un troisième homme, le frère de Bulger, devenu président du Sénat du Massachusetts, soit l’homme le plus puissant de la région (Benedict Cumberbatch). On appréciera la performance d’un Johnny Depp méconnaissable, enfin titulaire d’un vrai rôle, mais surtout la mise en scène, avec ses effets maîtrisés, la place donnée à une multitude de personnages secondaires et la façon de filmer la ville.
Les autres films de la semaine
Les inimitables frères Arnaud et Jean-Marie Larrieu ont réuni Karin Viard, Isabelle Carré et André Dussolier pour « 21 Nuits avec Pattie », une comédie où il est question de sexualité très libre et très crue et même de nécrophilie. Les admirateurs de Terrence Malick seront une nouvelle fois mis à l’épreuve avec « Knight of Cups », sur l’errance d’un scénariste à la recherche d’on ne sait quoi (avec Christian Bale, Natalie Portman et Cate Blanchett). Et revoici le « Docteur Frankenstein », pour se faire peur avec le héros de Mary Shelley, revu par le Britannique Paul McGuigan avec James McAvoy et Daniel Radcliffe. Signalons aussi « Ixcanul », de Jayro Bustamante, primé à Berlin (ours d’argent), à Guadalajara et à Biarritz (festival du cinéma d’Amérique latine) et choisi par le Guatemala comme candidat à l’oscar du meilleur film étranger (une jeune Maya de 17 ans veut échapper à un mariage arrangé).
Les jeunes spectateurs, eux, retrouveront leurs chers dinosaures dans « le Voyage d’Arlo », dernier dessin animé de Disney et Pixar, dans lequel un jeune apatosaure affronte ses peurs et bien des dangers (de préférence pas avant 5 ans).
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