C’EST TOUJOURS une gageure que de vouloir montrer une psychothérapie en action. Celle que mène, à partir de 1946, Georges Devereux auprès de Jimmy Picard, qui a combattu en Europe, a ceci de particulier qu’elle annonce l’ethnopsychiatrie et la reconnaissance du trauma psychique, ce que l’on appellerait aujourd’hui le stress psychotraumatique.
Tombé par hasard dans une librairie sur le livre de Devereux, « Psychothérapie d’un Indien des Plaines » (1951), Arnaud Desplechin a été fasciné par « la puissance dramatique » des dialogues de cette psychanalyse, la seule, souligne-t-il, « où nous avons une minute de toutes les séances ». Cap donc sur les États-Unis, pour faire revivre, sur les lieux mêmes, la rencontre de l’anthropologue européen contesté et de l’Indien blackfoot perturbé.
Restait à trouver l’imagerie qui éviterait au film de se résumer au ping-pong, dans le cas présent lent et douloureux, de l’analyse. Desplechin se risque à illustrer les rêves, avec une réussite inégale, mais centre son récit sur les personnalités des deux protagonistes, brossant un portrait séduisant de l’inclassable et fantasque Devereux et compatissant avec les souffrances de Jimmy.
C’est dire que le film repose sur les deux acteurs : Mathieu Amalric, manifestement ravi de jouer, accent d’Europe centrale compris, un personnage aussi fantasque ; Benicio Del Toro, concentré dans son rôle d’Indien perturbé par la guerre et l’indifférence méprisante opposée à sa culture.
Au passage, Desplechin offre un tableau de la médecine mentale de l’époque (la clinique Menninger de Topeka, dans le Kansas). Mais, toute entière au service de son ambitieux et passionnant sujet, la mise en scène est plus classique que les admirateurs du cinéaste pouvaient le souhaiter.
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