« Real » et « Closed Circuit »

Réalités et mensonges

Publié le 27/03/2014
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Crédit photo : DR

Cinéma

Kiyoshi Kurosawa, l’un des cinéastes japonais les plus passionnants du moment, aime explorer les frontières du réel - même si son œuvre précédente, « Shokuzai » (série télévisée et film), était bien ancrée dans la réalité, psychologique et sociologique, du Japon d’aujourd’hui. « Real » parle d’amour mais aussi d’enfance, de création, d’environnement menacé.

Une jeune femme, dessinatrice de mangas, est dans un coma profond après une tentative de suicide. Son compagnon, grâce à un programme médical expérimental, parvient à communiquer avec elle, avec son inconscient, et l’on découvre leur passé, à travers des scènes mi-vécues, mi-rêvées. Les deux jeunes gens, outre le couple qu’ils formaient, ont en commun une île, sorte de paradis perdu, qu’ils explorent à nouveau en esprit. Il y a aussi un plésiosaure, pour une parabole dont l’interprétation est ouverte.

Original, beau comme ses interprètes et les paysages de l’île, « Real » ouvre des horizons rares dans le cinéma.

Le britannique « Closed Circuit », dû aux producteurs de « la Taupe », est un film plus classique qui s’empare de deux réalités de notre siècle, le terrorisme et l’extraordinaire expansion de la vidéosurveillance. Eric Bana et Rebecca Hall sont deux avocats londoniens qui doivent défendre un homme d’origine turque accusé d’avoir participé à un attentat terroriste. Mais ils ne peuvent communiquer, car elle est « avocate spéciale », seule habilitée à accéder à des documents secrets. Dans une ville qui compte un demi de caméras de vidéosurveillance (closed-circuit cameras), les deux héros font des découvertes qui les mettent en danger, le suspense montant en puissance au fil du procès.

Renée Carton

Source : Le Quotidien du Médecin: 9313