* « La Femme sans ombre », d’Arnault Pfersdorff
Jusqu’où peut mener le désir d’enfant ? Cette interrogation si actuelle, à l’heure de la PMA et des mères porteuses, inspire à Arnault Pfersdorff, pédiatre-réanimateur à Strasbourg, « la Femme sans ombre » (Le Verger Éditeur, 252 p., 10 euros), roman qui a pour cadre une maternité de la ville, ce n’est pas un hasard. Le titre est le même que celui de l’opéra de Richard Strauss sur un livret de Hugo von Hofmannsthal, ce n’est pas un hasard non plus.
Dans ce livre qui a toutes les apparences du polar, rythme compris, tous les personnages ont un rapport avec la maternité, désirée ou refusée. Point de départ : la découverte d’un nouveau-né en trop dans la pouponnière. Une policière trentenaire est chargée de l’enquête. Elle est elle-même en plein tourment, obsédée par son horloge biologique. Son enquête va lui faire découvrir les possibilités et les interrogations de la médecine en matière d’assistance à la procréation.
L’auteur, qui a déjà signé plusieurs romans et un essai, « Éthique et pédiatrie », habille très habilement ces questions fondamentales dans une intrigue à rebondissements. Non sans se livrer au passage. Ainsi, quand la policière interroge le pédiatre-réanimateur de la maternité, elle apprend qu’il écrit et lui demande comment il en trouve le temps. Réponse : « Écrire c’est une manière d’exorciser la solitude du praticien face à cette détresse qu’il ne peut pas toujours soulager (...) Les progrès de la science sont presque trop rapides, il est important de pouvoir faire des pauses pour réfléchir. » On peut aussi se demander si le plaidoyer en faveur de la maternité pour autrui, dans le cas d’une femme sans utérus, n’est pas le sien, à travers celui du gynécologue et des femmes qu’il met en scène. Chaque lecteur, médecin ou pas, a en tout cas tous les éléments, le plaisir de lecture en prime, pour se faire une opinion
* « Homicide Post Mortem », d’Olivier Kourilsky
Ancien chef du service de néphrologie-dialyse du Centre hospitalier sud francilien (hôpital d’Evry), qu’il avait créé, le Pr Olivier Kourilsky s’est lancé dans la fiction il y a moins de dix ans, s’inspirant de son expérience médicale en refusant de se prendre au sérieux. Moyennant quoi il signe avec « Homicide Post Mortem » (Glyphe, 212 p., 16 euros) son 6e roman policier, le 4e, « Meurtre pour de bonnes raisons », lui ayant valu en 2010 le prix Littré. Cette fois, la victime est un ancien de la Crim’ et l’on retrouve plusieurs personnages croisés dans les romans précédents, dont le Pr Banari, spécialiste lui aussi de néphrologie, dont la fille arrêtée au Laos pour possession d’héroïne.
DJ et médecin, Vincent Attalin a électrisé le passage de la flamme olympique à Montpellier
Spécial Vacances d’été
À bicyclette, en avant toute
Traditions carabines et crise de l’hôpital : une jeune radiologue se raconte dans un récit illustré
Une chirurgienne aux nombreux secrets victime d’un « homejacking » dans une mini-série