JEAN AROUETE, médecin de son état, publie un récit qui tire sa force du destin des hommes et des femmes nés avant la guerre, confrontés au nazisme et à l’occupation à l’âge où l’on ne devrait être qu’insouciant. Il nous raconte d’abord l’histoire de ses ascendants qui, avant même de subir les effets de l’hitlérisme, vivaient comme tous les autres, avec leurs émotions, leurs amours nouées et défaites, compliquées mais sincères, butant sur les accidents d’une vie qui aurait dû être paisible pour se heurter ensuite au malheur de l’Europe. Une saga, en quelque sorte, avec des personnages attachants, dont la mère de Jean, caractère indomptable, qui a tout fait pour protéger ses enfants mais a failli les perdre dans la tourmente de la guerre.
Sans jamais se décrire lui-même, il nous donne une idée de la vigueur de son propre tempérament, celui d’un enfant qui, avec son frère, acquiert le sens de la survie. Il évoque des délateurs anonymes, des Français et des Belges héroïques, payant parfois de leur vie la protection qu’ils ont offerte aux juifs sans se poser de question. Il raconte une famille recomposée, décomposée, éparpillée, ses rencontres avec la mort et, longtemps après cette longue épreuve que personne ne souhaiterait à un enfant, comment il a failli mourir dans un saut en parachute. Un destin exceptionnel, bien sûr, qu’il n’a décidé de narrer que cette année. Et qui rappelle que, avant de vivre, il faut survivre.
Éditions Le Manuscrit, préface d’Élie Wiesel, 250 p., 21,90 euros
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