Alors que de nombreuses voix contradictoires s’élèvent pour discuter de l’opportunité de légiférer en ce qui concerne le suicide assisté et l’euthanasie, j’ai été, durant ma garde, confronté à deux situations qui m’ont quelque peu embarrassé.
La première concernait un patient ayant des frissons depuis quelques jours. Ce dernier était porteur d’une prothèse biliaire du fait d’une tumeur pancréatique et avait un traitement très minimaliste. Aucun professionnel de santé n’avait expliqué clairement à son épouse, très présente, la gravité de la situation.
J’ai par ailleurs été appelé par le 15, à la demande d’une infirmière, au chevet d’une patiente de 87 ans porteuse d’un hépatocarcinome très évolué. Cette dernière a été vue plusieurs fois la semaine précédente du fait de vomissements et d’une probable occlusion. À mon arrivée, j’objective une patiente très confuse, et dont l’aide ménagère est très inquiète du fait de vomissements fécaloïdes. Cliniquement, la palpation abdominale est très douloureuse et je note une défense au niveau de l’hypochondre droit. Comme elle n’avait pas de famille, je me suis vu contraint, avec d’énormes difficultés (peu de places disponibles), de l’orienter vers une unité de gérontologie.
Ces deux exemples me laissent songeur. Avant de parler d’euthanasie ou de suicide assisté, il est fondamental de mieux prendre en charge les patients qui ne veulent pas mourir et souhaitent un encadrement médical (par le biais des soins palliatifs notamment) de qualité. « Ce n’est rien de mourir, c’est affreux de ne pas vivre », écrivait Hugo dans Les Misérables…
Dr Pierre Francès, Banyuls-sur-Mer (Pyrénées-Orientales)
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