Le président de la République s’est rendu au chevet des soignants d’un hôpital. Il a voulu rassurer et montrer sa volonté de changer certaines pratiques pour éviter une catastrophe sanitaire.
Outre les modifications pouvant survenir au sein des établissements hospitaliers (volonté d’une plus grande attractivité des hôpitaux), il a essayé de désamorcer la colère des généralistes libéraux. Pour ce faire, il a pris en compte une possibilité de revalorisation de l’acte médical. Mais en signifiant la nécessité, dans ce contexte, d’une participation à la permanence des soins, d’un travail en collaboration avec d’autres soignants, de la prise en charge des patients en ALD et n’ayant pas de médecin traitant, et du recrutement d’assistants médicaux.
Malheureusement, on ne peut que difficilement avoir une pensée très positive suite à de tels propos. En effet, notre Président oublie que les médecins libéraux travaillent pour la plupart plus de 50 heures par semaine et qu’il leur sera difficile d’accepter des tâches supplémentaires.
La permanence des soins est effective dans la plupart des zones, et monsieur Macron n’a pas eu l’honnêteté de féliciter ceux qui sacrifient leur vie familiale et leurs loisirs (ce n’est pas le cas de nombreux fonctionnaires) pour assister les patients le week-end et le soir. Il nous a montré, une nouvelle fois, que le médecin généraliste est la dernière roue du carrosse, et que ce qui lui importe avant tout est d’éviter un conflit avec les professionnels des hôpitaux, qui ont une véritable force syndicale.
Dr Pierre Francès, Banyuls-sur-Mer (Pyrénées-Orientales)
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