Ce n’est pas faute d’alerter… Depuis des années maintenant, le surpoids et l’obésité s’installent dans les populations à travers le monde. La France ne fait pas exception. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’alarme du nombre de cas d’obésité qui a quasiment triplé depuis 1975. L’Atlas mondial de l’obésité 2023 (World Obesity Federation) estime que le surpoids ou l’obésité pourraient concerner plus de la moitié de la population mondiale à l’horizon 2035, contre 38 % en 2020. En France, la moitié de la population adulte est touchée par le surpoids et 17 % sont concernés par l’obésité, selon les chiffres du ministère de la Santé. Avec une tendance à la hausse particulièrement chez les plus jeunes. L’OMS chiffre à 39 millions la population d’enfants de moins de cinq ans en surpoids ou obèses en 2020. Dans l’Hexagone, l’obésité a été multipliée par plus de quatre depuis 1997 chez les 18-24 ans et par près de trois chez les 25-34 ans. Difficile de dire que rien n’est fait, comme le montrent la feuille de route sur la prise en charge de l’obésité déployée depuis 2019 et le programme national nutrition santé, mais visiblement, cela ne suffit pas.
Dans son rapport remis aux ministres François Braun et Jean-Christophe Combe, la Pr Martine Laville, responsable du centre intégré de l’obésité aux Hospices civils de Lyon, appelle donc à passer à l’action. Elle a ainsi établi quatre grands objectifs déclinés en 40 recommandations, qui ont vocation à dessiner une feuille de route à la hauteur des enjeux sociaux et sanitaires. Car, outre le facteur de risque de maladies, l’obésité est un « marqueur majeur des inégalités sociales de santé », souligne le rapport. Les préconisations visent donc autant la prise en charge des personnes en surpoids ou en situation d’obésité avec l’augmentation de l’offre de soins adaptés que la prévention, notamment chez les plus jeunes. Et la Pr Laville estime que l’augmentation du nombre de médecins spécialistes formés est « une urgence absolue ». La formation doit d’ailleurs concerner toutes les spécialités médicales mais aussi les autres professionnels de santé. Par ailleurs, une attention particulière doit être accordée aux départements et régions d’outre-mer, qui enregistrent une forte prévalence de l’obésité.
Mais le plan d’actions ne doit pas reposer sur les seules épaules du corps médical. Le rapport consacre ainsi un axe au renforcement de la recherche et de l’innovation dans le domaine. Et les mesures du volet dédié à la prévention portent également sur l’environnement alimentaire, pouvant relever en milieu scolaire des collectivités locales. Ainsi, en préambule de ses recommandations, la Pr Laville appelle à faire porter la stratégie nationale par « un comité interministériel pour la santé, placé sous la responsabilité de la Première ministre ». Le gouvernement a toutes les cartes en main pour mettre en place un nouveau plan.
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