« Une place limitée dans le système de santé, une stratégie à clarifier pour améliorer l’accès aux soins », le titre du rapport de la Cour des comptes consacré aux téléconsultations a le mérite d’être clair. Les consultations à distance peinent à prendre place dans le parcours de soins. Remboursées par l’Assurance-maladie depuis septembre 2018, elles ont connu leur âge d’or lors des confinements sanitaires de 2020. Puis, la pratique s’est peu à peu érodée. Si elle est entrée dans le quotidien de certains médecins, elle ne représente qu’à peine plus de 2 % des consultations libérales, soit tout de même 11,6 millions d’actes en 2023 (lire page 10). Un nombre « insuffisant » pour répondre « aux attentes associées à leur potentiel », pointe la Cour des comptes. Pire, les sages de la rue Cambon estiment que la pratique manque sa cible, à savoir les personnes âgées, en situation de handicap ou atteintes de maladies chroniques.
Des Assises de la téléconsultation organisées avant l’été
La Cour constate également « une faible intégration » des téléconsultations dans l’exercice coordonné, citant les maisons de santé pluriprofessionnelles, les équipes de soins primaires ou spécialisés ainsi que les hôpitaux de proximité et les groupements hospitaliers de territoire. Les autorités en prennent aussi pour leur grade : « la stratégie poursuivie par le ministère chargé de la Santé manque de clarté et la Direction générale de l’offre de soins n’exerce pas suffisamment son rôle de chef de file », observe la Cour. Avant de pointer les financements par certaines collectivités territoriales de dispositifs « parfois coûteux et proches d’expérimentations antérieures, qui n’avaient pas démontré leur pertinence médico-économique ».
Pourtant, la juridiction continue d’y voir « un levier pertinent pour répondre aux enjeux du système de santé ». Et mise sur les Assises de la téléconsultation, menées par l’Assurance-maladie. Au programme : taux maximal de téléconsultations, emplacement des télécabines, différenciation entre spécialités, parcours de soins, recours dans les déserts médicaux, détaille le directeur général de la Cnam, Thomas Fatôme dans nos pages (lire page 15). Avant d’ajouter : « Nous proposerons des mesures pouvant être inscrites dans le PLFSS ». 2025, sera-t-elle l’année de la maturité pour la téléconsultation ?
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