Avec 15 millions de rendez-vous pris sur la plateforme chaque mois, la licorne française Doctolib, qui célèbre ses 10 ans, s'est imposée comme un acteur incontournable de la prise de rendez-vous en ligne. Pendant la pandémie, l'entreprise a même acquis une position quasi hégémonique dans le secteur, suscitant parfois les inquiétudes. Au total, 121 millions de rendez-vous de vaccination et 56 millions de rendez-vous de test Covid ont été pris sur le site durant cette période.
Aujourd'hui, le leader du rendez-vous médical souhaite aller plus loin. « Nous sommes à une période charnière. L'objectif va être de passer à un logiciel de gestion de rendez-vous et de secrétariat à un logiciel de gestion complète du cabinet », confie au Quotidien Jean-Urbain Hubau, nouveau directeur général de Doctolib.
« Dans les douze prochains mois, nous allons sortir plus d’innovations qu’en dix ans », assume le patron du groupe, reprenant les propos de Stanislas Niox-Chateau, cofondateur et président de la plateforme.
Parmi les nouveautés à venir, la messagerie sécurisée soignant-patient qui sera intégrée dans tous les outils de la plateforme dès la semaine prochaine. Gratuite, cette nouvelle option, déjà lancée en Italie et en Allemagne, permettra aux médecins d'échanger (s'ils le souhaitent) avec le patient et de centraliser au même endroit l'ensemble des messages reçus. Entièrement paramétrable, cette messagerie se veut pratique et souple. « On ne veut surtout pas créer un outil de sursollicitation, promet le patron de la plateforme. Le médecin aura totalement la main dessus et pourra quand il veut désactiver cette fonction », assure-t-il encore.
Autre nouveauté, des campagnes de prévention prêtes à l'emploi, basées sur les recommandations de la HAS, seront mises à disposition des médecins dès la semaine prochaine. Ces messages de prévention (vaccination grippe, HPV ou encore dépistage du cancer du sein) pourront être relayés par les praticiens de manière groupée à tous les patients ciblés. « Il n'y a pas plus légitime que le médecin traitant pour faire passer un message de prévention. Malheureusement, ils sont aujourd'hui tellement débordés qu'ils n'ont pas toujours le temps, cet outil va permettre de le faire de manière organisée », fait valoir Jean-Urbain Hubau.
IA au cabinet
Pour développer son activité au sein des cabinets et « accélérer le gain de temps médical », l'entreprise de 2 800 salariés mise aussi sur l'intelligence artificielle. Courant 2024, un assistant médical virtuel devrait être proposé aux médecins. Basée sur la reconnaissance vocale, cet outil a vocation à retranscrire en temps réel la consultation, à réaliser une synthèse et apporter une aide éventuelle au diagnostic. « L'idée est que le médecin puisse réaliser sa consultation sans qu'il ait besoin de toucher à son ordinateur », précise le DG de Doctolib. Une aide intelligente pour rendre la navigation au sein du logiciel plus intuitive sera également déployée à la même période.
D'autres évolutions, comme le paiement en ligne des consultations, les questionnaires personnalisés à destination des patients et le gestionnaire de tâches intelligent (sorte de To do list automatisée pour les tâches administratives et médicales) devraient intervenir dans le courant de l'année 2024.
Doctolib revendique la clientèle d'environ la moitié des médecins libéraux français et un tiers des hôpitaux publics.
54 % des médecins femmes ont été victimes de violences sexistes et sexuelles, selon une enquête de l’Ordre
Installation : quand un cabinet éphémère séduit les jeunes praticiens
À l’AP-HM, dans l’attente du procès d’un psychiatre accusé de viols
Le texte sur la fin de vie examiné à l'Assemblée à partir de fin janvier