La téléconsultation tient-elle ses engagements ? « Amélioration de l’organisation du système de santé et accès aux soins pour tous les assurés sur tout le territoire » sont les deux enjeux clés de la télémédecine mis en avant par l’Assurance maladie sur son site internet. Et l’entrée dans le droit commun de la téléconsultation en septembre 2018 devait porter l’adoption de cette pratique. Le début de la pandémie de Covid et le premier confinement ont d’ailleurs donné des espoirs aux partisans de ces consultations à distance. Pourtant, au fil du temps, la pratique semble délaissée en médecine générale. Elle ne représentait plus que 3 à 4 % des consultations aux mois de septembre et octobre 2022, selon les chiffres de Gers Data.
Étonnamment, dans une étude publiée le 7 décembre, la Drees estime que la pratique « semble s’installer de façon pérenne », avec 77 % des généralistes libéraux indiquant en avoir effectué début 2022, contre moins de 5 % en 2019. Les généralistes semblent donc plus nombreux à utiliser la téléconsultation, mais avec parcimonie. Et si, en 2021, la majorité des téléconsultations est réalisée avec le médecin traitant (69,1 %), cette tendance s’érode entre 2020 et 2021 (-3 points). Dans le budget 2023 de la Sécurité sociale, l’article limitant les arrêts maladie délivrés lors de téléconsultations hors médecin traitant vise néanmoins à inverser cette baisse.
La pratique permet-elle d’améliorer l’accès aux soins pour les patients éloignés du soin ? Le portrait dressé dans l’étude montre que la téléconsultation est majoritairement utilisée par les femmes (61,8 %), par des patients âgés entre 15 et 44 ans (45,2 %) et des personnes vivant dans des grands pôles urbains (69,4 %). Les patients des zones peu dotées ne semblent pas particulièrement bénéficier de ces consultations à distance, selon la Drees. L’étude précise ainsi que « 23,3 % des téléconsultations sont faites avec les 20 % de la population les mieux dotés en médecins généralistes, tandis que 17,9 % sont réalisées avec les 20 % les moins bien dotés ». Des chiffres qui laissent songeur sur l’adoption de ces consultations à distance dans le système de soins…
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