Industrie pharmaceutique

Accord entre Takeda et le chinois Hutchem sur le fruquintinib développé dans le cancer colorectal

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Publié le 02/02/2023
La marche vers l'Est s'accélère avec ce nouvel exemple de collaboration. Et s'inscrit dans un mouvement de fond comme en témoignent de récents exemples.

Crédit photo : Freepik

La Chine est en passe de devenir le nouvel eldorado pour la big pharma. En témoigne l'acquisition annoncée en janvier par le Japonais Takeda de la licence mondiale exclusive hors Chine du fruquintinib. Développé par le laboratoire Hutchmed, cet inhibiteur oral hautement sélectif de la tyrosine kinase cible les VEGFR 1/2/3 et est Indiqué dans le cancer colorectal métastatique réfractaire. Une demande d'autorisation de mise sur le marché aux États-Unis, en Europe et au Japon est programmée en 2023. Le coût pour Takeda s'élève à 400 millions de dollars. 730 millions de dollars seront versés éventuellement en cas de succès lors des différentes étapes de développement du produit. Des redevances seront par ailleurs versées sur les ventes nettes. 

Le 12e VEGF disponible

Cet accord repose sur les résultats de l'essai Fresco-2, présentés au congrès de l'Esmo en septembre 2022. En troisième ligne de traitement, chez des patients atteints d'un cancer colorectal, une survie globale de 7,4 mois a été observée avec le fruquintinib versus 4,8 mois pour le traitement standard. Selon le recensement effectué par Evaluate, le fruquintinib est certes le douzième VEGF actuellement disponible. Mais c'est l'un des plus spécifiques. 

20 accords entre biotechs chinoises et laboratoires

Cette collaboration nouvelle entre Takeda et Hutchmed s'inscrit dans un mouvement de fond. Selon Fierce pharma, plus de vingt accords auraient été conclus entre de grands laboratoires pharmaceutiques et des biotechs chinoises. L'un des plus médiatisés est celui paraphé il y a deux ans entre Novartis et BeiGene pour développer le tislelizumab. Quant à Lilly, il a noué un partenariat de long terme avec Innovent concernant le sintilimab.

Bascule vers l'Est

Les Français sont également présents dans cette bascule vers l'Est. Le 4 août 2022, Sanofi avait annoncé une coopération avec le même Innovent afin de combiner le sintilimab, présenté comme le leader des inhibiteurs de checkpoint immunitaire en Chine dans le communiqué de presse avec deux des principaux actifs en oncologie de Sanofi en cours de développement. Cette collaboration scientifique se doublait d'un accord capitalistique avec l'investissement de trois cents millions d'euros dans le capital d'Innovent par la souscription de nouvelles actions. Dans ce contexte, cette longue marche des laboratoires occidentaux vers la Chine devient un sprint. 

 

 


Source : lequotidiendumedecin.fr