Le financement des arrêts maladie ne fera pas l'objet d'un « transfert brutal » vers les entreprises, a déclaré Édouard Philippe dans une interview au Journal du dimanche, estimant que « tous les acteurs » doivent agir pour contenir leur progression.
« J'écarte l'hypothèse d'une mesure brutale de transfert vers les entreprises, c'est clair », affirme le Premier ministre dans cet entretien.
L'exécutif envisageait de faire prendre en charge par les entreprises, à la place de la Sécurité sociale, quatre jours d'indemnités journalières pour les arrêts de moins de huit jours. Le patronat s'était vivement opposé à ce projet et la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, avait, dans un courrier révélé par l'Express la semaine dernière, invité Matignon à revoir sa copie.
Ces oppositions semblent avoir été entendues. « Notre politique vise à augmenter la croissance et à favoriser le retour à l'emploi. Nous avons pris beaucoup de mesures pour stimuler l'activité des entreprises et l'investissement ; on ne va pas envoyer de contre-message », explique le Premier ministre.
12 jours d'IJ par an et par salarié
Édouard Philippe souligne cependant que « l'enjeu des arrêts maladie est considérable. Chaque année, un peu plus de 10 milliards d'euros sont consacrés à l'indemnisation des salariés arrêtés, et ce volume progresse de plus de 4 % par an. En trois ans, le nombre de journées indemnisées est passé de 11 à 12 par an et par salarié du privé ».
Selon lui, « c'est comme si notre pays avait instauré un jour de congé supplémentaire », et la part croissante des dépenses de santé destinées à couvrir les arrêts maladie « veut dire qu'on a moins d'argent pour le financement des hôpitaux ou de nouveaux traitements ».
« Tous les acteurs du système doivent se mettre autour de la table pour trouver les moyens de contenir cette progression », exhorte-t-il.
« Il ne s'agit pas de renvoyer vers tel ou tel le coût de ces indemnisations – les entreprises pas plus que d'autres. C'est ensemble qu'il faut résoudre le problème. Mais je veux dire à tous que cela ne peut pas durer », conclut le Premier ministre.
Avec AFP
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