Et à la fin, tout le monde est mécontent ! Alors que se profile pour 2024 un nouveau mode de financement pour les établissements de santé, le compte n'y serait pas pour les fédérations hospitalières. Les revalorisations annoncées sont pourtant substantielles. Les tarifs MCO progressent de 7,1 % pour les hôpitaux publics et de 6,7 % dans le privé à but non lucratif. Elle s'établit à 5,4 % pour les cliniques. Les augmentations salariales et l'envol de l'inflation expliquent ces hausses. Pour autant, chaque fédération exprime plus ou moins vivement son insatisfaction. À la Fehap par exemple, on s'interroge sur le différentiel d'augmentation avec le secteur public. Elle s'expliquerait « par l'exclusion du secteur privé solidaire du financement des mesures Braun. Cette décision est incompréhensible et inacceptable d'autant qu'elle exclut une nouvelle fois un secteur qui exerce les mêmes missions de service public que le secteur public », réplique la Fehap. Le manque à gagner est estimé à 20 millions d'euros sur l'année 2023 et 40 millions pour 2024.
FHP : deux poids deux mesures
À la FHP, on estime qu'il y aurait deux poids, deux mesures. « Ce n'est pas normal », lâche Lamine Gharbi dans un entretien au Quotidien du Médecin le 5 avril dernier. Dans sa lettre aux adhérents, le président de la FHP appelle à bénéficier au même titre que le secteur public des « majorations des sujétions et heures supplémentaires accordées au seul secteur public ». La FHP conteste dans le même temps la restitution partielle aux seuls hôpitaux publics de la sous-exécution de l'Ondam. Quant à la FHF qui n'a pas réagi officiellement, c'est plutôt la prévision d'activité en hausse de 0,9 % qui constitue le point de fixation. Depuis la crise Covid et les fermetures des services, les hôpitaux publics sont à la peine en termes d'activité. Le taux retenu leur paraît trop optimiste. Au-delà de ces divergences, un point commun réunit toutefois les fédérations, à savoir la reconduction du protocole d'accord autour de l'évolution pluriannuelle des ressources. Le ministère semble estimer qu'il n'y aurait pas urgence...
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