Combien seront indemnisés les médecins mis en quatorzaine dans le cas d'une exposition ou d'une contamination au coronavirus ? Si le ministre de la Santé Olivier Véran a promis fin février que les professionnels de ville seraient « financièrement protégés », les syndicats de libéraux s'impatientaient de n'avoir reçu aucune garantie de l'Assurance maladie sur ces indemnités jusqu'à aujourd'hui.
3 jours de carence pour les médecins atteints
Dans une note adressée aux syndicats ce vendredi, la Cnam annonce que le niveau des indemnités journalières sera de 112 € par jour. Les médecins en arrêt maladie car ils ont contracté le virus se verront appliquer un délai de carence de trois jours. Pour les praticiens devant respecter une période d'isolement ou ceux devant arrêter leur activité pour garder un enfant exposé ou contaminé, il n'y aura cependant pas de délais de carence. En pratique, les médecins concernés sont invités par l'Assurance maladie à contacter le 08 11 70 71 23 pour bénéficier de ces indemnités.
Un montant insuffisant pour compenser la perte d'activité ?
Le montant de 112 € par jour est cependant jugé insuffisant par les syndicats. « Ce niveau reste en-deçà des indemnités journalières que la Carmf verse habituellement à partir du 90e jour, pour la troisième tranche », estime la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF). Le syndicat du Dr Jean-Paul Ortiz estime notamment que cela ne couvrira pas « l’ensemble de la perte de l’arrêt d’activité du médecin en termes de perte de revenus et de prise en charge des frais inhérents au cabinet médical ». Même constat du côté de la Fédération des médecins de France (FMF). Son président et généraliste Dr Jean-Paul Hamon est furieux du dispositif dérogatoire proposé. « Imposer trois jours de carence au médecin malade mais pas à celui qui fait du baby-sitting pour son enfant, ça va faire grincer des dents les médecins », prévient-il.
Une Commission paritaire nationale (CPN), qui réunit régulièrement les partenaires conventionnels pour discuter des évolutions de la convention, se tient mercredi 11 mars à la Cnam et devrait être l'occasion pour les syndicats de libéraux de faire valoir leurs craintes quant à ce montant d'indemnisation jugé insuffisant.
De son côté la Carmf, qui intervient en temps normal à partir du 90e jour de carence, a assuré cette semaine qu'elle étudiait la possibilité d'utiliser le Fonds d'action sociale de la caisse pour venir en secours aux médecins faisant l'objet d'une mesure d'isolement.
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